Compressions et déficits

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

C’est en éducation que la grogne populaire à l’endroit de l’austérité a sans doute été le plus visible. Exaspérés par les compressions budgétaires qui privent les écoles primaires et secondaires de nombreux services aux enfants, des parents des quatre coins du Québec ont organisé des chaînes humaines autour de plus de 600 écoles avec le mouvement Je protège mon école publique.

Entre 2014 et 2016, l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) évalue que les compressions au primaire et au secondaire totalisent 337 millions et en fait une longue recension : coupes dans le transport scolaire, augmentation du tarif de garde scolaire, fermeture de classes, diminution des services à la bibliothèque, coupes des services de conseillers pédagogiques, d’orthopédagogie et en psychoéducation, etc. En novembre dernier, le gouvernement a annoncé un réinvestissement de 80 millions dans le réseau scolaire, mais cela est bien en deçà des efforts qui ont été demandés ces dernières années.

De son côté, la Fédération des cégeps estime avoir subi des compressions récurrentes de plus de 155 millions depuis 2011. L’effort était d’autant plus important que 85 % du budget des établissements sont consacrés à la masse salariale des enseignants, sur laquelle ils n’ont aucun contrôle. Plusieurs ont été contraints d’augmenter les frais afférents et le prix du stationnement, de diminuer les services de laboratoire, d’aide aux devoirs et de recherche en plus de couper les employés de soutien et les professionnels.

Dans son plus récent rapport, l’IRIS rapporte que plusieurs universités enregistrent des déficits très importants. Plusieurs cours et programmes ont été abolis ou fusionnés et des professeurs manquent à l’appel à la suite des compressions des deux dernières années, qui totalisent 244,8 millions.

Dépenses dans le réseau de l’éducation

Augmentation des dépenses prévues lors de la dernière mise à jour économique en éducation : 
2,3%.

Minimum nécessaire pour maintenir le statu quo
3%.

Demande présentée par la Centrale de syndicats du Québec
4,7%.

Les compressions au primaire et au secondaire totalisent 337 millions entre 2014 et 2016, selon l’IRIS.


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