Le recteur de l’UdeM, Guy Breton, estime qu’il «livre la marchandise»

Salaire de 414 000 $, voyages en classe affaires, véhicule de luxe : le recteur de l’Université de Montréal (UdeM), Guy Breton, estime que ses conditions de travail sont tout à fait justifiées. Il « livre la marchandise » et n’a pas l’intention de diminuer son train de vie, a-t-il fait valoir lundi en entrevue au Devoir.
« Je n’ai pas à avoir honte de ça, je fais mon boulot », a affirmé M. Breton à la sortie d’une conférence de presse à laquelle il participait à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, lundi à Montréal.
Le recteur s’est retrouvé sous les projecteurs la semaine dernière lorsque Le Journal de Québec a mis en lumière ses conditions salariales. Il a touché 414 000 $ en 2015, soit 50 000 $ de plus qu’à son entrée en poste en 2010. L’Université de Montréal lui a remboursé des voyages en classe affaires et elle lui fournit depuis 2012 un VUS de luxe — avec chauffeur — pour des « rencontres professionnelles ».
Guy Breton n’avait pas accordé d’entrevue à ce sujet depuis la publication de l’article, mais l’UdeM avait indiqué que le salaire de son recteur « se situe sous la médiane » des grandes universités canadiennes.
Mauvais comparatifs
Lundi, Guy Breton a répété que tout ce qui a été révélé à son sujet est inclus dans son contrat. Et qu’a-t-il à dire à ceux qui trouvent que ces conditions de travail sont démesurées ? « Qu’ils aillent voir ailleurs comment ça se passe », lance-t-il en évoquant les universités de Toronto, de Calgary ou de Vancouver.
« Je sais que mes revenus sont moindres et que mes dépenses sont inférieures. Je n’ai rien à me reprocher et je suis conforme à mon contrat. Le problème, c’est que les gens n’ont pas les comparables qui sont appropriés », précise-t-il.
Guy Breton dit qu’il ne contrôle pas la perception du public, mais que peu importe le mécontentement, il n’a pas l’intention de réduire ses dépenses. « Vous voulez dire changer de contrat ? Non, je n’ai pas l’intention de changer mon contrat. Moi, je livre la marchandise. »
« On peut faire un petit calcul, poursuit-il. Il y a 45 000 étudiants à l’Université de Montréal, ce qui veut dire que les étudiants paient moins de 10 $ pour le recteur. Si vous regardez les autres universités du Québec, partout, sauf à l’UQAM, [les étudiants] payent plus de 10 $. Alors, je vous laisse la question. Est-ce que les étudiants en ont pour leur argent ? C’est moi qui coûte le moins cher avec mon collègue [Robert] Proulx. »
Guy Breton n’est pas le premier recteur à faire les manchettes en raison de généreuses conditions salariales. La ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, a promis que la question de la rémunération des hauts dirigeants universitaires sera le premier point à l’ordre du jour de la rencontre du Bureau de coopération interuniversitaire, qui est prévue ce vendredi.