Les élections doivent être maintenues, plaident des syndiqués de l’éducation

Les élections scolaires sont essentielles et elles devraient être maintenues, a insisté jeudi la centrale syndicale qui rassemble une majorité d’employés du milieu éducatif québécois devant les députés.
En commission parlementaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a fait part de réserves à l’égard du projet de loi 86, qui modifie l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires, n’hésitant pas à qualifier le projet de loi de « brassage de structures qui ne sert pas l’élève ».
« On est capables de reconnaître que des changements s’imposaient » face aux taux de participation dérisoires aux élections scolaires, a lancé Louise Chabot, présidente de la CSQ. « Mais d’autres décisions auraient pu être envisagées pour les garder en vie. Le jumelage des élections municipales et scolaires, un financement adéquat, une diffusion plus large de l’information à la population. Le gouvernement a décidé d’aller ailleurs, et nous le déplorons. » Comme en témoignent les chaînes humaines formées autour de nombreuses écoles depuis juin dernier, la question de l’éducation en est une qui mobilise la population, a-t-elle fait valoir.
Le syndicat, qui représente plus de 200 000 membres, dont 130 000 en éducation, s’inquiète en outre que les pouvoirs accrus accordés aux directions d’établissements entraînent un déséquilibre des services professionnels offerts aux élèves d’une école à l’autre. « Si on accorde à chaque direction d’école le pouvoir de déterminer le type de services souhaités et le pourcentage de temps qui leur est consacré, on risque de se retrouver avec une répartition des ressources inéquitable. Dans un contexte d’austérité et de manque chronique de ressources, il est nécessaire d’avoir une vision globale », a dit Johanne Pomerleau, à la tête de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec.
Les solutions avancées offrent très peu pour favoriser la persévérance et la réussite scolaire, selon eux.
Les débuts de Proulx
En début de commission parlementaire, le nouveau ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a affirmé que le projet de loi 86 ne pouvait attendre et qu’il souhaitait poursuivre dès maintenant les audiences même s’il vient à peine d’arriver en poste.
Il a également dû justifier le fait que ses deux enfants sont inscrits dans une école privée alors qu’il doit aujourd’hui défendre l’école publique, selon ses adversaires. « Je suis très à l’aise [avec le fait qu’ils soient au privé], a dit M. Proulx. Mes enfants ne font pas de la politique, c’est papa qui en fait. Ils étaient au privé pour des raisons qui ne concernent personne sauf ma conjointe et moi. »