Introduction aux changements climatiques

Claude Lafleur Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Recherche

Pour sûr que nous voyons déjà les conséquences des changements climatiques et que celles-ci se feront sentir de plus en plus intensément. Mais quels seront leurs impacts ici comme ailleurs et dans diverses sphères de la société, en matière économique, sociale, politique, etc. ? Voilà les notions que couvre le nouveau miniprogramme sur les changements climatiques que propose l’Université Bishop’s en collaboration avec l’Université de Sherbrooke.

Ce miniprogramme s’adresse aux étudiants qui poursuivent des études de maîtrise, mais provenant de différents horizons. « Nous espérons rassembler des étudiants qui pourraient avoir étudier en sciences, bien sûr, mais également en économie, en politique, en sciences sociales, etc., indique Matthew Peros, professeur en études environnementales et de géographie à l’Université Bishop’s et parrain du programme. Nous voulons former de petits groupes de dix à quinze étudiants qui interagiront avec les professeurs, qui partageront donc leur savoir et s’enrichiront les uns les autres. »

Comment réagit-on ?

Comme le souhaite Matthew Peros, « nous voulons qu’au terme de ce miniprogramme l’étudiant soit en mesure de déterminer les enjeux sociaux, économiques, politiques qu’entraînent les changements climatiques et qu’il soit bien au fait des données scientifiques et de la manière dont on pourra y faire face ».

Le Pr Peros est lui-même un spécialiste de ces questions, lui qui dirige une Chaire de recherche du Canada sur les changements climatiques et environnementaux à l’Université Bishop’s. « J’étudie les changements climatiques survenus par le passé, dit-il, afin de voir comment les sociétés ont réagi à ceux-ci. » Grâce à ses travaux, il observe entre autres que, dans le passé, l’humanité a été confrontée à plusieurs épisodes de changements climatiques, des épisodes parfois même très rapides et d’origine naturelle ou provoqués par l’homme.

« Ce qu’on constate, dit-il, c’est que les sociétés réagissent souvent très lentement face aux changements climatiques et il est difficile de prévoir comment elles réagiront. » Bien sûr, poursuit-il, nous bénéficions à présent d’un grand avantage par rapport aux sociétés anciennes puisque nous avons les outils pour comprendre ce qui se passe et pour faire face aux changements climatiques, « mais… encore faut-il avoir la volonté d’agir en conséquence ! » laisse-t-il filer.

Or, c’est justement l’un des objectifs du miniprogramme proposé par le département d’études environnementales et de géographie de l’Université Bishop’s. Il s’agit en effet de former des étudiants de diverses disciplines aux enjeux des changements climatiques afin que, par la suite, ils agissent dans leur domaine ou dans le milieu où ils oeuvreront plus tard, que ce soit en science, dans le monde des affaires, en politique ou dans toute autre sphère d’activité de la société.

Association avec l’Université de Sherbrooke

Le miniprogramme s’amorce en janvier prochain et se déroule sur un semestre (les inscriptions prennent fin le 13 novembre). Les étudiants choisissent trois cours (parmi un éventail de quatre) qui comptent pour neuf crédits de maîtrise.

« L’un des cours porte sur l’impact des changements climatiques sur les régions polaires, indique Matthew Peros. Comment les écosystèmes de l’Arctique et de l’Antarctique réagissent-ils aux changements climatiques et comment les populations locales — flore, faune et humaine — s’y adaptent-elles ? En d’autres mots : qu’est-ce que cela signifie pour nous et pour l’avenir ? »

Dans le même esprit, un autre cours porte sur les régions tropicales, qui sont grandement affectées par les changements climatiques. Comme l’explique le Pr Peros, lui-même expert en la matière, il s’agit des régions d’où proviennent les ouragans et la mousson et où vit une bonne partie de l’humanité. Nul doute, donc, que les changements climatiques se feront fortement sentir dans les régions tropicales et auront des conséquences jusqu’ici, souligne-t-il.

Le troisième cours traite des océans, tout aussi importants pour le devenir de l’humanité, et le quatrième, des enjeux énergétiques. « Nous analyserons les diverses formes d’énergie — des énergies fossiles aux énergies renouvelables —, leurs impacts ainsi que notre dépendance aux carburants fossiles », précise le Pr Peros.

Le miniprogramme se compose d’un mélange de séminaires, de cours magistraux, d’enseignement sur le terrain et en laboratoire. Il permettra ainsi aux étudiants d’acquérir une solide compréhension des aspects scientifiques et non scientifiques des changements climatiques. « Nous espérons inspirer nos étudiants, et même, qui sait, que certains d’entre eux choisiront par la suite d’approfondir certaines des questions que nous aurons abordées », souhaite le chercheur.

Un autre aspect intéressant du miniprogramme est le fait qu’il a été élaboré en collaboration avec le CUFE de l’Université de Sherbrooke — le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable. « Le CUFE offre depuis longtemps des programmes de maîtrise en environnement, rappelle M. Peros. Et nous, nous songions à développer notre propre programme. Nous avons donc uni nos forces pour permettre aux étudiants de Sherbrooke de venir suivre un semestre chez nous afin que, tout en poursuivant leurs études de maîtrise, ils parfassent leur anglais », puisque le programme est donné dans cette langue.

En pratique, le microprogramme est l’un des cheminements proposés par le CUFE. Ainsi, les étudiants à la maîtrise pourront intégrer ces crédits à leur diplôme de l’Université de Sherbrooke tout en perfectionnant leur anglais. « Je pense que c’est une formule gagnant-gagnant pour les deux universités », résume le Pr Peros.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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