The Study fête son centenaire

Pierre Vallée Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Éducation

Fondée en 1915, l’école privée anglophone pour filles The Study, située au 3233, The Boulevard, à Westmount, fête cette année son centenaire. The Study accueille dans ses murs des jeunes filles de la maternelle à la cinquième secondaire. Tour du propriétaire.

La fondatrice de l’école, Margaret Gascoigne, naît à Nottingham en Angleterre. Elle fait ses études classiques au Lady Margaret Hall, le premier collège pour femmes situé à Oxford. Par contre, elle ne peut pas poursuivre ses études universitaires parce qu’à l’époque, les femmes n’avaient pas le droit de s’inscrire à l’université. Comme elle doit gagner sa vie, elle se tourne, comme beaucoup de femmes de l’époque, vers l’enseignement.

En 1912, Margaret Gascoigne émigre au Canada et se trouve un poste d’enseignante à la Miss Edgar’s Miss Cramp’s School à Montréal. En désaccord avec la philosophie éducative de cette école, elle démissionne moins d’un an plus tard. Loin d’être découragée, elle emprunte 20 $, loue une chambre et accueille six étudiantes en tutorat privé. En 1915, elle ouvre une première école et accueille ses premières vraies étudiantes. La philosophie éducative et pédagogique qui l’anime est pour l’époque résolument révolutionnaire et avant-gardiste. Mais cela fonctionne puisque l’école devra au fil des ans déménager plusieurs fois afin d’accueillir un nombre toujours croissant d’étudiantes. Margaret Gascoigne décède en 1934 et, depuis ce temps, ce sont d’autres femmes qui ont pris la relève et qui poursuivent son oeuvre.

Aujourd’hui, The Study accueille 325 étudiantes, dont 137 au niveau secondaire. « La plupart de nos étudiantes proviennent de la grande région montréalaise, en particulier de Laval, de l’Ouest-de-l’Île et de l’île des Soeurs, explique Nancy Sweer, l’actuelle directrice de The Study. Nous avons aussi quelques filles dont les parents sont des travailleurs étrangers en poste dans la région de Montréal. »

Le choix du bilinguisme

 

Bien que The Study soit une école privée anglophone, le choix pédagogique qu’a fait cette école est celui du bilinguisme. « Le cours de français que nous donnons, autant au primaire qu’au secondaire, est le cours de français langue maternelle, et non le cours de français langue seconde. Nos élèves reçoivent les mêmes cours de français et utilisent les mêmes outils pédagogiques que les élèves qui fréquentent l’école francophone au Québec. » De plus, d’autres cours sont offerts en français. Par exemple, au primaire, les cours de sciences, d’arts plastiques, d’éthique et de religion, d’art dramatique sont donnés en français. « La proportion de français et d’anglais au primaire est de 50-50. Au secondaire, c’est de 40-60, en faveur de l’anglais. Nous avons aussi mis en place une Francozone qui permet à nos étudiantes de tisser des liens avec des écoles francophones. L’objectif que l’on poursuit avec cette approche éducative est de nous assurer non seulement que nos étudiantes maîtrisent le français, mais qu’elles ont aussi une connaissance approfondie de la culture québécoise. »

Un tout inclus

 

Les frais de scolarité à The Study ne sont pas accessibles à toutes les bourses. En 2015-2016, les frais de scolarité à la maternelle et au primaire s’élèvent à près de 10 000 $ par année. Au secondaire, on parle plutôt de près de 4500 $. À cela s’ajoutent des frais accessoires d’environ 8500 $ à la maternelle et d’un peu plus de 10 000 $ au primaire. Au secondaire, les frais accessoires sont d’environ 15 000 $. Au bout du compte, il en coûte entre 18 500 $ et 20 000 $ par année pour envoyer une élève à The Study.

La différence entre les frais de scolarité au primaire et au secondaire s’explique par le changement de statut de l’école. Au primaire, The Study est une école privée non subventionnée et tous les élèves québécois y ont accès, en vertu de la loi 115. Par contre, au secondaire, The Study devient une école privée subventionnée par le ministère de l’Éducation, ce qui explique les frais de scolarité moindres. Par contre, toujours en vertu de la loi 115, les étudiantes qui sont admises au secondaire doivent détenir un certificat d’admissibilité les autorisant à fréquenter une école anglophone.

Les frais accessoires couvrent la presque totalité des dépenses scolaires que devraient autrement assumer les parents. Les livres, les manuels et les fournitures scolaires, les sorties culturelles et pédagogiques, la pratique de nombreux sports, qui vont du soccer au volleyball en passant par l’athlétisme et même les repas à la cafétéria sont compris dans les frais accessoires. « On fournit une tablette informatique à toutes nos étudiantes du primaire et un ordinateur portable à toutes nos étudiantes du secondaire. Le seul service qui n’est pas compris dans les frais accessoires est le service de garde après l’école. »

De plus, le ratio maître-élève est très bas, d’environ 15 étudiantes par classe. Pour certaines activités, comme l’éducation physique, on combine deux classes. « Au primaire, le nombre d’élèves est de 10 à 15 étudiantes ; au secondaire, il ne dépasse jamais 16 étudiantes. » The Study offre aussi des cours de langues secondes, soit l’espagnol et le mandarin.

La philosophie éducative qui est celle de The Study rejoint celle qui était en place à ses débuts, sous la direction de la fondatrice Margaret Gascoigne. « Le but que nous poursuivons n’est pas seulement de nous assurer que nos étudiantes reçoivent la meilleure éducation possible. Nous voulons aussi qu’elles acquièrent des qualités de leadership. Notre objectif est de former des jeunes filles pour qu’elles disposent de la confiance et des aptitudes requises pour non seulement réussir leurs vies, mais aussi devenir les leaders de demain. »

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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