Déficit de 11,5 millions à la CSDM

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a adopté mardi soir un budget 2015-2016 prévoyant un déficit de près de 11,5 millions de dollars, maintenant ainsi le cap vers l’atteinte de l’équilibre d’ici la fin de l’année scolaire 2017.
Le budget de la plus importante commission scolaire du Québec devait être adopté le 17 juin, mais les élus ont repoussé leur décision à mardi soir en raison de nouvelles règles budgétaires moins sévères que prévu annoncées récemment par le ministre de l’Éducation, François Blais.
Cet assouplissement, espéré depuis des mois par les commissions scolaires, a mené à unediminution du déficit anticipé par la CSDM. Celui-ci a fondu de 17,3 millions à 11,5 millions. Le budget de la CSDM s’élève à 1,02 milliard.
Afin d’atteindre cette cible, la CSDM devra tout de même réduire ses dépenses de 23 millions, et aller chercher 4,5 millions en revenus additionnels du côté de la formation des adultes, a expliqué la présidente de l’organisme, Catherine Harel Bourdon.
« Ce budget va amener à des compressions importantes dès la rentrée scolaire du mois d’août. Ce furent des choix difficiles à faire », a-t-elle dit.
Une fin des menaces de tutelle ?
Si l’adoption du budget était considérée comme un fait accompli, la journée de mardi recelait au moins une surprise pour la présidente de la CSDM : la reprise des discussions avec le cabinet du ministre Blais, après de nombreux mois de silence.
Comme le révélait Le Devoir le mois dernier, les derniers échanges entre M. Blais et la présidente de la CSDM remontent au 30 avril, au lendemain de la publication du rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) portant sur les finances et la gestion de l’organisme, selon ce qu’a indiqué au Devoir l’élue scolaire. La CSDM a depuis adopté un plan de redressement budgétaire, a lancé un appel d’offres pour un « accompagnateur externe » comme le lui recommandait RCGT, et suspendu son directeur général le temps que se déroule une enquête externe sur sa gestion de l’organisme. Mme Harel Bourdon tente depuis de parler avec son vis-à-vis à Québec.
« Ce [mardi] matin, j’ai parlé au chef de cabinet de M. Blais. À deux reprises. J’ai eu une bonne journée, s’est exclamée la présidente, en point de presse. On va se donner du temps pour faire avancer nos dossiers. On a [notamment] discuté des règles budgétaires. »
Elle a refusé d’en dire plus sur la nature des pourparlers, mais a reconnu qu’il y avait eu un certain réchauffement dans les relations entre la CSDM et le cabinet de François Blais, tout récemment.
Une menace de mise sous tutelle plane-t-elle toujours sur la CSDM ? Là aussi, le ton semble avoir changé.
« Non, je ne pense pas que la tutelle [soit une menace], selon les discussions qu’on a eues, a dit Mme Harel Bourdon. On est vraiment en route vers l’équilibre budgétaire pour le 30 juin 2017. »
À Québec, une porte-parole du ministre Blais n’a pas voulu confirmer que la mise sous tutelle était réellement mise de côté.
Des compressions « difficiles »
Rappelons que pour y arriver, la CSDM entend « optimiser » l’organisation des écoles en 2015-2016, notamment en abolissant 17 postes de directions adjointes d’établissement, des mesures annoncées précédemment. Les budgets de fonctionnement des écoles seront eux aussi revus afin d’aller y piger près de 3 millions d’ici 2017, tandis que 2,2 millions seront retranchés des coûts liés à la suppléance, notamment. On a aussi retiré à quelque 700élèves le droit de monter à bord des autobus jaunes de la CSDM.
En 2015-2016, les compressions s’élèveront à 23,1 millions, et se poursuivront avec une seconde réduction de 18 millions l’année suivante. L’équilibre budgétaire devrait en principe être atteint cette année-là.