Injonction prévue si l’école «ne montre pas d’ouverture»

La famille de l’adolescente qui a subi une fouille à nu à la polyvalente Neufchâtel rejette la proposition de la Commission scolaire de la Capitale. Encore en négociations vendredi soir, la famille prévoyait d’adresser devant un juge une injonction provisoire si cette séance n’était pas concluante.
« Si nous ne trouvons pasd’entente [avec l’école et la Commission scolaire de la Capitale], ou qu’ils ne nous montrent pas au moins une ouverture, une injonction sera déposée à la fin de la journée », a affirmé au Devoir l’avocat de la famille, Me François-David Bernier.
La famille souhaite que leur fille réintègre la même école, mais la Commission scolaire propose de la placer à Vallée Jeunesse, école spécialisée pour les jeunes ayant des troubles sociaux et d’apprentissage. « Elle était déjà dans une école dite normale, elle n’a pas été évaluée pour aller dans une école spécialisée. Elle a plutôt besoin d’un soutien adéquat à sa réintégration », a précisé l’avocat.
Son retour à la polyvalente Neufchâtel se ferait sous certaines conditions. « Il ne faudrait pas que la directrice ait autorité sur la jeune fille », précise Me Bernier.
La famille se dit « prête à collaborer ».« On veut que la jeune fille retourne rapidement à l’école », poursuit Me Bernier.
La famille de l’adolescente a déposé une mise en demeure contre la commission scolaire et l’école secondaire le 24 février dernier. Les parents exigeaient alors des excuses et demandaient à ce que leur fille soit réintégrée rapidement à l’école en bénéficiant d’un soutien. Des séances de négociations avaient suivi ce dépôt.
L’avocat de la famille indique qu’il est trop tôt pour préciser le montant en dommages-intérêts et dommages punitifs qui sera demandé.
La porte-parole de la commission scolaire n’était pas disponible pour commenter le dossier vendredi.
La fouille
Soupçonnée de se livrer au trafic de stupéfiants dans l’école, la jeune fille de 15 ans a été convoquée le 12 février par la directrice de son école, qui lui a demandé de retirer tous ses vêtements, y compris ses sous-vêtements, derrière une couverture.
La commission scolaire considérait qu’il ne s’agissait pas d’une fouille à nu puisque ce sont les vêtements qui ont été fouillés, et non l’adolescente.
À la suite de l’incident, l’ex-ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a commandé une enquête pour faire la lumière sur cette fouille et « toute autre situation analogue ».