Les juristes se dissocient de leurs collègues de science politiques

Après l’association étudiante, au tour des professeurs du Département de sciences juridiques de l’UQAM de se dissocier des propos de leurs collègues en sciences politiques qui ont dénoncé le climat d’intimidation régnant dans l’établissement, a appris Le Devoir. Lors de leur assemblée départementale jeudi, ils ont adopté une résolution indiquant qu’ils « se distanci[ent] publiquement de la lettre circulée [sic] le 23 février dernier “ À l’UQAM, l’intimidation doit cesser ! ” ».
Écrite à l’initiative du vice-doyen aux études de la Faculté de science politique et de droit, Jean-Guy Prévost, qu’il cosigne avec 13 collègues, la lettre faisait état du ras-le-bol de certains profs à l’endroit d’une minorité, des « commandos autoproclamés », qui empêche la tenue de cours, perturbe des réunions et pose des gestes de vandalisme.
Dans la résolution, les professeurs du Département des sciences juridiques de l’UQAM disent ne pas se reconnaître dans la lettre de M. Prévost qui fait un « amalgame » entre l’intimidation et le rôle important des associations étudiantes, avec qui ils disent d’ailleurs avoir toujours eu un « dialogue respectueux ». « Cette lettre fait un amalgame de plusieurs questions pourtant très distinctes, dont la démocratie étudiante ; la mobilisation en vue d’une grève étudiante au printemps ; la violence et l’intimidation à l’égard de professeures, professeurs ; le vandalisme et les agissements de “ hordes ” de manifestants, pour ne nommer que celles-là. »
Selon nos sources, la résolution aurait toutefois été adoptée à la fin de l’assemblée alors qu’il restait à peine une dizaine de professeurs sur la trentaine que compte le département.
Craignant pour sa réputation, l’UQAM a tenu à rappeler qu’elle n’est pas une « université assiégée » où règne un climat de peur et « des anarchistes, des barbares et des sauvages », écrit le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, dans une lettre ouverte publiée sur le site du Devoir. Ces expressions « ne correspondent pas à la réalité quotidienne vécue par la très grande majorité de nos 44 000 étudiantes et étudiants et ternissent indûment laréputation de l’UQAM ».
Le recteur de l’UQAM ne nie pas que des « comportements inacceptables »ont été constatés depuis quelque temps, mais assure qu’il s’agit d’une minorité d’individus qui agit de façon ponctuelle et imprévisible.