Concordia accueille le congrès pour la première fois de son histoire

Ce texte fait partie du cahier spécial ACFAS 2014
Au cours des derniers mois, l’« autre » université anglophone a déployé des efforts supplémentaires pour se rapprocher des futurs étudiants francophones. Son président et vice-chancelier, Alan Shepard, s’en félicite.
Les temps ont bien changé depuis l’époque où il allait de soi que les francophones s’inscrivent à l’Université de Montréal et à l’UQAM et les anglophones à l’Université McGill et à l’Université Concordia. « Il se produit des changements importants dans le monde de l’enseignement supérieur, observe Alan Shepard, président et vice-chancelier de Concordia. Prenez seulement HEC Montréal, qui offre des cours en français, en anglais et en espagnol. Alors que nous préparons nos étudiants à des carrières qui se dérouleront sans doute à l’échelle internationale, il est très important d’oeuvrer au-delà des barrières linguistiques. L’ACFAS nous offre justement cette occasion. »
En effet, pour la première fois de son histoire, la très urbaine et dynamique université de langue anglaise accueillera le congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS). M. Shepard voit là une occasion de démontrer la force des liens entre Concordia et la collectivité francophone, ainsi que l’enracinement de son institution dans la vie montréalaise et québécoise.
Plusieurs activités destinées au grand public en témoigneront : une classe de maître avec Kim Nguyen, réalisateur de Rebelle et diplômé de l’École de cinéma Mel Hoppenheim ; visite à pied du Quartier Concordia sis au coeur du centre-ville de Montréal ; des conférences sur le bien-vieillir, la cybercriminalité et les jeux vidéo données par des professeurs de l’établissement.
Alan Shepard rappelle que la langue de Molière fait partie intégrante de la vie à Concordia, qui n’est pourtant pas une université bilingue : pour avoir ce titre, un établissement doit offrir des programmes dans les deux langues officielles, ce qui n’est pas le cas de Concordia, qui permet toutefois à ses étudiants de remettre leurs examens et travaux en français.
« Environ 25 % de nos 46 000 étudiants utilisent le français à la maison, mais probablement 90 à 95 % du corps étudiant sont bilingues, et ceux qui ne le sont pas sont sans doute trilingues. Un nombre croissant de professeurs et d’employés parlent aussi le français », affirme le président d’origine américaine, qui depuis son arrivée en poste il y a presque deux ans se fait un devoir de perfectionner son français en enchaînant les programmes d’immersion et les cours hebdomadaires.
Opération grande séduction
Néanmoins, Alan Shepard estime que son université demeure méconnue des futurs étudiants francophones. C’est pourquoi son équipe et lui ont déployé des efforts supplémentaires pour se rapprocher des cégeps francophones au cours des derniers mois. « Nous avons rencontré les directeurs généraux de ces établissements ainsi que leur équipe d’admission universitaire, explique-t-il. Nous voulons nous assurer que les jeunes qui contemplent l’idée de poursuivre des études supérieures comprennent bien qui nous sommes et soient assurés que nous les accueillerons chaleureusement. » À cet égard, Concordia propose de nombreux programmes et activités pour, d’une part, promouvoir le français, et de l’autre, donner un coup de pouce aux francophones pour faciliter leur transition dans un milieu d’éducation anglophone.
La stratégie d’Alan Shepard semble payante. En date du 30 avril 2014, 1055 étudiants en provenance d’un cégep francophone sont acceptés à Concordia pour le prochain trimestre automnal, à condition bien sûr d’obtenir leur diplôme d’études collégiales. À pareille date l’an dernier, ce nombre était de 467. Bref, une hausse fort appréciable qui dénote un regain d’intérêt de la part de ces étudiants.
Concordia célébrera ses 40 ans l’automne prochain. Elle a parcouru un long chemin depuis la fusion du Collège Loyola et de l’Université Sir-George-Williams qui lui a donné naissance. Elle est aujourd’hui l’une des 100 meilleures universités de moins de 50 ans au monde, selon le classement du Times Higher Education. Elle se distingue aussi bien sur la scène internationale pour la qualité de ses diplômés qu’au niveau local par ses engagements communautaires.
Longtemps réputée pour sa Faculté des beaux-arts, Concordia fait aussi maintenant sa marque dans les domaines du génie et des sciences. Avec ses 25 chaires de recherche du Canada et ses 49 chaires institutionnelles, l’université « boxe dans une catégorie supérieure », selon Alan Shepard. Et depuis 2012, elle s’est enfin extirpée de la crise de gouvernance qui l’affectait depuis quelques années.
« J’aime le chemin que nous avons emprunté, poursuit le président. Nous sommes un établissement qui offre une chance au plus grand nombre — une bonne partie de nos étudiants sont les premiers de leur famille à s’inscrire à l’université. Ici, ils ont à la fois une formation théorique rigoureuse, mais aussi l’occasion d’effectuer des stages et de s’inscrire à des programmes coopératifs. D’ailleurs, l’une de mes priorités est d’innover en matière de méthodes d’apprentissage. Je pense entre autres à notre nouvel incubateur, District 3, qui permet aux étudiants de laisser libre cours à leur esprit entrepreneurial. Notre futur s’annonce des plus excitants, j’en suis certain. »
Collaboratrice
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