Les étudiants doivent travailler trois fois plus pour payer leurs études universitaires
Le coût des études universitaires au Canada est de plus en plus lourd pour les étudiants : ceux-ci doivent travailler en moyenne jusqu’à trois fois plus d’heures au salaire minimum qu’il y a 40 ans pour se payer une année d’étude (droit de scolarité), démontre une nouvelle carte interactive du Centre canadien de politiques alternatives réalisée à partir de données de Statistique Canada. Dans certaines disciplines, comme en médecine dentaire, un étudiant doit travailler aujourd’hui jusqu’à six fois plus pour se payer une année d’étude.
C’est en Ontario que les droits de scolarité, ainsi que le nombre d’heures travaillées requis pour les payer, étaient les plus élevés en 2013. Ils étaient les plus bas à Terre-Neuve (2644 $), suivie de près par le Québec (2653 $). C’est aussi dans ces deux dernières provinces que le nombre d’heures qu’un étudiant doit travailler au salaire minimum pour se payer aujourd’hui une année d’étude est le plus bas, soit environ 250 heures.
En 1975, il y a 40 ans, ce ratio était plus bas encore. Au Québec, il fallait travailler environ 200 heures pour se payer une année de droit de scolarité (jusqu’en 1990, ce nombre a même été inférieur à 200, avant de monter entre 1990 et 1995 et de se stabiliser). À Terre-Neuve, ce nombre d’heures était aussi de 200, mais n’a cessé d’augmenter de façon fulgurante pour culminer à 600 au tournant des années 2000. Il est parmi les plus bas aujourd’hui (250 heures), notamment en raison des mesures draconiennes prises par le gouvernement terre-neuvien pour réduire les droits de scolarité.
Droits ET frais afférents
En ce qui concerne le coût total d’une année d’étude (droits de scolarité ET frais afférents), les tendances observées sont les mêmes. C’est en Ontario qu’étudier coûte le plus cher (et où il faut travailler plus) et c’est à Terre-Neuve que les coûts totaux sont les plus bas, suivie de près par le Québec. Fait intéressant à noter : c’est au Québec, et de loin, que la part des frais afférents, sur le coût total d’une année d’étude, est la plus élevée (environ 24 % alors qu’elle était de 10 % il y a dix ans). En moyenne, au Canada, cette proportion est d’environ 13 %.