«L’année 2014 sera l’année des lancements»

Ce texte fait partie du cahier spécial Formation continue
Accueillant chaque année plus de 10 000 étudiants, la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal (FEP) renouvelle son offre, aussi bien du côté de la formation continue que de l’offre créditée.
Le virage s’est amorcé il y a 2 ans. À l’automne 2012, une nouvelle directrice, FlorenceBordage, prenait les rênes de la formation continue au sein de la FEP. Après une année de réflexion, de préparation et d’essais, le département fait aujourd’hui peau neuve. « L’année 2014 sera l’année des lancements », annonce Florence Bordage, avant d’ajouter que « la lancée va se poursuivre. Chaque année, nous aurons désormais des nouveautés. »
Au moment de son arrivée en poste, Florence Bordage avait en effet déploré une « offre qui ne reflétait pas ce dont le public et les organisations ont besoin aujourd’hui ». Souhaitant redonner de la vigueur au département, c’est vers le terrain qu’elle a concentré ses efforts, forte d’un bagage de 25 ans d’expérience en entreprise, dont 15 en tant que formatrice et conceptrice de formations.
Criminalité
Parmi les nouveautés figure un programme sur la criminalité économique, qui verra le jour l’automne prochain. On y aborde tout ce qui peut servir à une entreprise confrontée à des problèmes de crimes économiques sous l’angle de « la prévention, de la détection et du contrôle ». S’adressant aux cadres d’entreprise ainsi qu’aux enquêteurs sur le terrain, aux comptables et aux avocats, les cours couvrent des aspects juridiques, financiers, éthiques et décisionnels, comme les détournements de fonds, le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, les stratagèmes de fraude, les contrats cachés, la corruption, la collusion, la gestion de crise, les protocoles d’investigation et la cybercriminalité.
Quant à savoir ce qui a motivé la création de cette nouvelle offre, « ce serait mentir de dire que la commission Charbonneau ne nous a pas influencés, confie Florence Bordage. Mais il est clair, et ce n’est pas seulement au Québec, que la criminalité économique est de plus en plus ingénieuse et peut toucher tout le monde. N’importe quel entrepreneur qui utilise un site Web pour vendre un service ou un produit s’expose à un risque de fraude. Aujourd’hui, les organisations doivent faire preuve d’une vigilance extrême. »
Citons également une offre renouvelée du côté de la communication écrite, lancée ce printemps. « Un courriel n’est pas une lettre, les façons de correspondre ont changé et les règles ne sont plus les mêmes », avance Florence Bordage. Et pour outiller les entreprises, le département propose des cours en ligne visant à améliorer les techniques de rédaction autant en français qu’en anglais, abordant entre autres la nouvelle orthographe, les anglicismes ou la question de la féminisation des mots au Québec.
Pour les clientèles plus ciblées, on notera une formation intensive en Gestion et conformité douanière, débutant en avril. Destiné aux gestionnaires, comptables ou avocats d’une entreprise qui doit gérer de l’import-export et des processus douaniers, le programme aborde les types de contrats, la fiscalité, les processus douaniers ou encore les plans de conformité.
Du côté de la gestion philanthropique, une formation en ligne intitulée Dons majeurs et planifiés s’adresse aux organismes de charité ou culturels, comme des musées, qui mettent sur pied des plans d’affaires ou des stratégies de communication pour attirer les donateurs, ou encore aux planificateurs financiers qui encadrent et conseillent les donateurs.
Citons enfin la méthode d’amélioration de processus Lean Six Sigma, dispensée sur mesure depuis la rentrée 2014.
Reconnaissance des acquis
Du côté des programmes crédités, la FEP a également lancé début janvier sa toute nouvelle politique de reconnaissance des acquis de l’expérience. Adoptée après un projet pilote mené en 2013 auprès d’une soixantaine de candidats, celle-ci permet aux étudiants inscrits d’être exemptés d’un ou de plusieurs cours s’ils font preuve d’une expérience pertinente. « Le candidat doit démontrer ses acquis d’apprentissage, que ce soit dans son expérience de travail, sa vie, son implication sociale ou communautaire », indique Jean-Pierre Lefebvre, qui a été engagé à la FEP il y a un an et demi pour contribuer à monter le service.
Les secteurs privilégiés : la santé et la sécurité au travail, la gestion des services sociaux et de santé, et la gestion philanthropique, où l’apprentissage sur le terrain est monnaie courante. « Le critère de base est d’avoir travaillé au moins trois ans et d’être admis à un de nos programmes. 90 % des programmes de la FEP peuvent bénéficier de ce service, sauf les certificats en droit, en relations industrielles et les cours de langues. »
Le processus existait dans les règlements de l’Université depuis plusieurs années, mais « manquait de rigueur dans les évaluations et l’encadrement, poursuit-il. Nous avons donc créé une démarche méthodologique et des outils pour évaluer les savoirs et les habiletés. »
Après s’être laissée désirer pendant plus de 35 ans — le souhait de voir naître une telle politique figurait déjà dans les procès-verbaux du conseil de la faculté en 1978 —, la mise en place du service permet à l’UdeM de s’aligner sur ce qui existe déjà au niveau collégial, dans les commissions scolaires et dans plusieurs universités anglophones, notamment l’Université Athabasca, à Calgary, chef de file en la matière au Canada.
Ce faisant, la FEP entend répondre aux besoins de « parcours non linéaires, atypiques », qui sont, estime Jean-Pierre Lefebvre, de plus en plus nombreux. En accélérant la formation, la reconnaissance des acquis joue comme facteur motivant, incitant à retourner aux études ou à finir son parcours. « Pour nous, c’est un outil de recrutement important, puisqu’il représente pour les étudiants un gain de temps et d’argent. »
Un besoin croissant, car aujourd’hui, « la mobilité professionnelle est plus importante et les gens veulent atteindre leurs objectifs de carrière plus rapidement ». Mais aussi parce « la clientèle a beaucoup évolué dans les dix dernières années », ajoute-t-il. En effet, « 50 à 60 % de la clientèle de la FEP sont issus de l’immigration récente », et ce type de service pourrait apporter une réponse, parmi d’autres, au problème de la reconnaissance des compétences professionnelles des travailleurs immigrants. En assouplissant les façons de faire, il vient en effet « répondre à la pression du manque de main-d’oeuvre. Un professionnel de la santé d’origine tunisienne, par exemple, peut se voir, avec son expérience, reconnaître certains cours. C’est un incitatif pour aller décrocher un diplôme et avoir un meilleur emploi que chauffeur de taxi. Il s’agit d’un moteur d’intégration sociale. »
Collaboratrice
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.