Des enseignants pressent le gouvernement de clarifier ses intentions

Des enseignants d’histoire font pression sur le gouvernement, à quelques semaines de la fin des consultations des cégeps sur l’implantation d’un nouveau cours au collégial. Le cours sera-t-il multidisciplinaire ou un véritable cours d’histoire ?
En tout cas, l’Association des professeurs d’histoire des collèges du Québec (APHCQ) veut là-dessus une position claire du ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne. Selon le devis actuel, le cours est clairement un cours d’histoire et doit être donné par des professeurs d’histoire, affirme Vincent Duhaime, président de l’APHCQ. Mais si ce n’était pas le cas, il faudrait que le ministre cesse de parler d’un « cours d’histoire ». « Ce sera alors un cours sur le Québec contemporain, un cours multidisciplinaire de politique, de sociologie, etc., mais on ne pourra pas dire que le gouvernement a créé un cours d’histoire », a-t-il indiqué. « Nous, on vivra très bien avec sa décision. Mais c’est important que la communauté le sache. »
Moratoire
Les deux grands syndicats d’enseignants au collégial, la Fédération des enseignantes et enseignants de CEGEP (FEC) et la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ), sont aussi de cet avis, et demandent un moratoire sur l’implantation du cours.
Le président de la FEC, Mario Beauchemin, plaide aussi pour que le cours d’histoire ne prenne pas la place d’un des cours complémentaires au programme. « On pense qu’ajouter le cours d’histoire dans l’horaire des étudiants en ajoutant l’argent nécessaire, c’est la voie la plus simple », a soutenu Mario Beauchemin, président de la FEC. Dans une lettre ouverte, il affirme que la disparition d’un des deux cours complémentaires aura un « impact négatif majeur » sur l’emploi des enseignants, en augmentant leur précarité.
En 2011-2012, environ 430 enseignants à temps complet donnaient des cours complémentaires, et ce, dans plus de 80 disciplines. La disparition d’un cours complémentaire toucherait en premier l’espagnol, la psychologie, l’informatique, le cinéma et l’art, selon la FNEEQ. « On veut que les conséquences sur l’emploi soient clarifiées », a dit pour sa part Micheline Thibodeau, de la FNEEQ.