Le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, rencontre en privé mardi matin les recteurs et autres dirigeants du milieu universitaire pour leur faire part de ses «priorités» et «orientations» pour l’année en cours et les suivantes, a appris Le Devoir. Les «principaux partenaires étudiants et syndicaux» sont également conviés, à l’exception de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), qui s’en est offusquée.

L’invitation, dont Le Devoir a obtenu copie, a été lancée par le ministre il y a deux semaines. «En cette période de rentrées scolaire et parlementaire, le moment m’apparaît opportun pour vous réunir, partenaires du milieu de l’enseignement supérieur, afin de vous présenter mes priorités et les orientations que je privilégie pour l’année 2013-2014 et les subséquentes», peut-on lire dans la lettre envoyée par le ministre Pierre Duchesne. Le ministre dit vouloir faire le point sur la dernière année, mais aussi sonder l’horizon à court et moyen terme dans le but d’échanger personnellement avec ses invités.

L’ASSE, dont le tiers de ses membres provient du milieu universitaire, déplore son exclusion. «[Le ministre] parle de l’avenir de l’éducation supérieure au Québec et on est un des principaux acteurs dans le débat. Est-ce que le ministre aurait peur des idées progressistes de l’ASSE?», a dit Justin Arcand, porte-parole de l’ASSE. «A-t-il peur d’une réaction négative? Le ministre connaît notre pouvoir de mobilisation, il sait c’est quoi notre part de mobilisation dans la grève, a-t-il peur, comme le gouvernement libéral, de faire face à ça?»

Rencontre privée

L’ASSÉ dénonce surtout l’aspect privé de la rencontre. «On veut éviter un deuxième sommet en privé. […] Ça s’inscrit dans une continuité, une manière malsaine de travailler du gouvernement péquiste. Ce n’est pas la première fois qu’il tient des rencontres derrière des portes closes», a déclaré M. Arcand.

La rencontre, qui a lieu à 10 h 30 à Espace 400e, convie cinq représentants de chacune des organisations invitées. Pour l’instant, elle ne concerne que le milieu universitaire, mais une autre aura éventuellement lieu avec les partenaires du milieu collégial.