Le rapport sur la loi-cadre ne va pas assez loin, disent les fédérations étudiantes
Malgré qu’il exige plus de transparence des universités, le rapport du chantier sur la loi-cadre ne va pas assez loin, ont déploré les fédérations étudiantes. Celles-ci auraient préféré un encadrement législatif plus complet du rôle des conseils d’administration et sur la responsabilité des dirigeants d’université.
«Nous avions espoir que les présidents du chantier auraient l’audace de réfléchir aux problématiques de gestion des universités qui ont coûté des millions de dollars aux citoyens du Québec. Or, ce que nous voyons, ce sont des propositions qui impliquent que la haute direction universitaire se régule elle-même. Un laissez-faire alarmant qui n’apporte absolument rien pour régler les problèmes», a fait savoir Antoine Genest-Grégoire, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), par voie de communiqué.Le rapport du chantier sur la loi-cadre, rédigé par Lise Bissonnette et John R. Porter, recommande que chaque institution se dote d’un code de pratiques qui devra, par exemple, détailler le mode de nomination du recteur et les rôles et la composition du conseil d’administration. Celui-ci, qui tiendra compte des particularités de chacune des universités, devra être validé par le ministre et rendu public.
Constatant certaines lacunes de gestion, les présidents du chantier ont également proposé de mettre sur pied une formation de base pour tous les administrateurs appelés à siéger sur des conseils d'administration d’établissement. «Tout le monde est appelé à faire ses devoirs et à atteindre un niveau de compétence», a dit John R. Porter, président du conseil d’administration de l’Université Laval. «Ça me paraît, comme ancien pédagogue, relever du b.a.-ba ».
Abroger la loi de l'UQ
Le rapport recommande aussi la refonte du réseau de l’Université du Québec, en abrogeant la loi qui le régit et certaines de ses structures jugées obsolètes, comme l'assemblée des gouverneurs. Le but est de reconnaître l’autonomie de chacune des universités constituantes et de le mettre sur le même pied d’égalité que les universités à charte. «Ce n’est pas un désaveu du réseau existant, c’est une reconnaissance du travail accompli par l’UQ», a soutenu John R. Porter. «Pourquoi d’une certaine manière ce réseau serait pris avec X contraintes que n’ont pas des universités à chartes?»
Ces dernières n’ont pas l’apanage de la recherche pas plus que les universités de l’UQ ont celui de la démocratisation. «Toutes les missions sont accessibles à toutes les universités», a insisté Lise Bissonnette, également présidente du conseil d'administration de l’UQAM. Sans la démanteler complètement, elle suggère la transformation de l’UQ en coopérative de service. «Au moment où la CREPUQ se redéfinit, nous pensons que le moment n’est pas mauvais pour examiner une refondation qui permettrait à la coopération interuniversitaire [de se] consolider dans un organisme de service.»
En outre, les deux présidents proposent que le ministère de l’Enseignement supérieur mette en place une grille de rémunération pour les administrateurs des établissements universitaires. Il recommande aussi la création d’un Conseil des universités, recoupant ainsi le chantier présidé par Claude Corbo qui a rendu ses travaux en juin dernier.