L’UQ veut sauver ce qui reste de la CREPUQ
La Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) est au bord de l’éclatement, aussi les propositions commencent-elles à circuler touchant son avenir. Celui-ci sera discuté lors d’une rencontre le 6 juin prochain. Le Devoir a appris que malgré de forts vents contraires, le réseau de l’Université du Québec (UQ) entend convaincre les recteurs des divers établissements de demeurer au sein de la CREPUQ pour maintenir certains services. Mais le rôle de « représentation politique » serait bel et bien enterré.
Dans le document de travail « Pour une relance de la CREPUQ », dont nous avons obtenu copie, l’UQ propose ainsi que les recteurs continuent de payer leur quote-part (dont le montant n’est pas précisé) afin de « relancer les activités essentielles de l’organisme ». Elle souhaite par exemple que la CREPUQ demeure un « forum permanent d’échange » et que, par souci d’économie, elle continue de coordonner des services (admissions, reconnaissances des acquis, bibliothèques, etc.).
Sur le plan de la représentation, il semble bien que l’UQ reconnaisse que ce lobby universitaire ne peut plus être le porte-parole de tous les établissements. Le réseau UQ a toutefois demandé que la CREPUQ agisse dorénavant comme interlocuteur du gouvernement et des conseils de recherche et parle d’une voix commune « uniquement » sur les questions techniques liées aux travaux des différents comités ou pour présenter des mémoires.
L’UQ propose le maintien tel quel de la composition du conseil d’administration de la CREPUQ, qui s’appuierait sur une dizaine de comités et de sous-comités, entre autres le comité des affaires académiques, celui de la recherche (éthique et lien entreprise-université), celui des relations internationales et celui des affaires administratives. Les employés de la CREPUQ devraient donc continuer à faire leur travail de soutien et préparer les réunions, l’organisation de colloques, les études, rédaction de mémoires, etc.
Argent et régime de retraite
Si on devait assister au démantèlement complet de la CREPUQ, il reste une question en suspens qui n’a pas encore été abordée et qui devra l’être, rappelle l’UQ : celle de la quarantaine d’employés qui y travaillent et du déficit actuariel de leur régime de retraite. Comment se gérera cet aspect financier, si tous les recteurs quittent le navire ? Cette question devrait être abordée le 6 juin et un groupe de travail être mis sur pied pour en assurer le suivi, croit l’UQ.
Créée en 1963, la CREPUQ regroupe sur une base volontaire les dirigeants des 18 universités, dont 12 remettent maintenant en question leur appartenance au groupe privé, ne s’entendant pas sur la question du financement des universités, notamment. C’est le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, qui a lancé le bal en quittant le bateau à la mi-avril, soutenant que ses intérêts n’y étaient plus bien représentés. Le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, lui a emboîté le pas deux semaines après, forçant également l’UQ (sauf l’UQAM) à annoncer elle aussi qu’elle envisageait de prendre ses distances vis-à-vis de l’organisme.