Les recteurs hésitent entre espoir et désolation
Inquiétude et espoir : les recteurs d’université n’avaient pas mardi l’air réjoui des grandes victoires, mais ils reconnaissent des gains intéressants dans la promesse d’un réinvestissement et de réformes à venir.
« On a fait des avancées, ne serait-ce qu’avec les cinq chantiers mis sur pied avec des échéanciers assez courts », a dit mardi Luce Samoisette, présidente de la Conférence des recteurs et principaux d’université du Québec (CREPUQ) et aussi rectrice de l’Université de Sherbrooke. Au nombre des gains : cette indexation de 3 % - bien qu’elle n’ait aucune commune mesure avec la hausse proposée par les libéraux, dont les recteurs avaient cautionné la nature - et, « bien sûr, le financement annoncé pour 2014-2015, mais c’est loin pour nous », a ajouté Mme Samoisette.
Des inquiétudes
Toutefois, dans la colonne des inquiétudes, plusieurs sujets s’alignent : non seulement les compressions maintenues de 250 millions de dollars, mais aussi le fait que les frais institutionnels obligatoires (FIO), ou frais afférents, aient été remis en question. « On nous annonce qu’on remet ça dans la balance, et ce sont des services aux étudiants. Si [les frais] sont coupés, ce sont certains services à la vie étudiante qui vont en pâtir. »
Déçu de cette indexation « insuffisante », le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, se désole pour la « société québécoise, car elle n’aura pas demain matin le système d’éducation qu’elle devrait avoir ». « C’est 3 % d’indexation sur 12,7 % [la part étudiante]. Ça correspond aux trois millièmes de mon budget année après année, ce n’est pas ça qui va combler l’écart ! »
M. Breton croit que ce sommet fut une « étape nécessaire ». « Comme société, on est allés plus loin ; comme contribuable, on a des interrogations ; comme recteur, on n’est pas beaucoup plus loin, mais on a des réinvestissements annoncés, et des chantiers présidés par des gens de très haut calibre. »