Groupe de réflexion mandaté par la CREPUQ - Des idées pour redorer le blason universitaire

Le Sommet sur l’enseignement supérieur devrait non seulement servir à résorber une portion de la crise liée aux droits de scolarité, mais permettre aussi d’augmenter les objectifs de scolarisation universitaire du Québec.

Telle est l’une des recommandations formulées par un groupe de réflexion composé de « personnalités » du monde universitaire mandaté par la Conférence des recteurs et principaux d’université du Québec (CREPUQ) pour scruter la réalité universitaire sous d’autres facettes que celle du financement et redorer le blason universitaire.


« Force est de constater que, malgré les grands progrès accomplis depuis 50 ans, le Québec n’a toujours pas rattrapé son retard en matière de scolarisation universitaire », écrivent les membres du groupe de réflexion dans Des universités au service du savoir et engagées envers la société.


Les auteurs s’inquiètent de voir s’agrandir un écart que confirment les données fournies par les recensements : en 2006, 16,5 % de la population du Québec âgée de 15 ans et plus détenait un grade universitaire, contre 20,5 % pour l’Ontario. « Pour afficher un taux de scolarisation égal à celui de l’Ontario, il aurait fallu former 264 000 diplômés universitaires de plus, soit près de quatre fois le nombre annuel de grades et de certificats décernés par toutes nos universités », notent les auteurs du groupe, présidé par l’ancien recteur de l’UQAC, Michel Belley, et comptant d’anciens recteurs et aussi un ex-ministre de l’Éducation, Sylvain Simard.


« Nous avons tout de suite convenu de sortir des questions de financement », a expliqué mercredi M. Simard. « Nous voulions lutter dans ce texte contre le négativisme actuel, sortir de tous ces points de vue qui rapetissent l’université. »


L’accessibilité sous toutes ses formes


On aborde dans ce document l’importance de l’accessibilité sous toutes ses formes et reposant « sur le talent et les aptitudes et non sur les moyens financiers ». Pour contrer le message ambiant selon lequel les universités se font concurrence, on y traite aussi de la détermination des universités à « continuer de fonctionner en concertation », en mettant à profit la diversité du réseau.


On y propose d’intensifier le recrutement d’étudiants étrangers et on y réaffirme le principe essentiel de l’autonomie universitaire.


« Le Sommet doit être une étape », note M. Simard. « Il faudra continuer à débattre de la place que nous voulons que l’université occupe dans le développement de la société. Nous croyons que cette place est essentielle, et cela va avec toute la valorisation de l’éducation que le Québec devrait établir comme une priorité. À ce moment-là, on trouvera l’argent pour soutenir ce qu’on croit être la priorité. »

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