Une manif responsable

En acceptant de fournir son itinéraire, le mouvement étudiant a permis aux policiers de faire leur travail et d'éviter les débordements. «Ç'a été une manifestation vraiment "cool", a dit le lieutenant Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM. Les organisateurs ont vraiment pris leurs responsabilités.»

Avec le trajet en main, le SPVM a pu déployer ses effectifs à des endroits stratégiques, faciliter la circulation et assurer la sécurité des protestataires. Au lieu de travailler en mode réactif comme ce fut le cas la semaine dernière lors de la marche annuelle contre la brutalité policière, alors que la trajectoire changeait à leur insu, les policiers ont pu opérer en mode préventif. Ainsi, lorsque les policiers ont vu des casseurs potentiels dans les rangs des marcheurs pacifiques, ils ont pu les disperser rapidement.

Pas d'arrestations

Aucune arrestation n'a eu lieu, sinon celle de deux individus impliqués dans une rixe qui n'avait rien à voir avec le mouvement étudiant, survenue à l'angle de la rue Ontario et du boulevard Saint-Laurent pendant que tout le monde se dispersait. La circulation a été perturbée pendant l'après-midi, mais pas au point d'en faire un sujet pour les manchettes.

«Lorsqu'on travaille ensemble, il n'y a pas de débordements», résume le lieutenant Lafrenière.

Le SPVM est cependant moins tendre envers la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), un groupe qui refuse systématiquement de fournir l'itinéraire de ses manifestations. La CLASSE voit d'un mauvais oeil la collaboration avec la police, d'autant plus qu'il n'existe aucune obligation juridique de dévoiler à l'avance le trajet d'une manifestation. «En disant qu'ils ne travaillent pas avec la police, ils envoient le message qu'ils cherchent la confrontation», déplore Ian Lafrenière.

La CLASSE craint de faciliter les arrestations de masse par la police en faisant connaître ses intentions à l'avance. Le dénouement pacifique de la journée d'hier démontre que ces appréhensions sont mal fondées, assure Ian Lafrenière.

À voir en vidéo