Le sanctuaire de Claros et les images apotropaïques sculptées trouvent place à l'Institut

Ce texte fait partie du cahier spécial Universités - Recherche
L'archéologie grecque, romaine et proche-orientale, le christianisme ancien, la gnose et le manichéisme, Plotin, Plutarque, Platon, Aristote, Socrate, Roma caput mundi, est-ce que cela vous dit? Voilà ce qui s'enseigne (et bien plus encore!) à l'Institut d'études anciennes de l'Université Laval. Ah!, ces «humanités» si nécessaires pour comprendre le présent!
Mis sur pied en 1999, l'Institut d'études anciennes de l'Université Laval a pour principal objectif de promouvoir les études et la recherche dans le domaine des études anciennes, ainsi que la diffusion des connaissances relatives à l'Antiquité grecque, romaine et orientale. «L'Université Laval est la seule université au Québec à offrir des programmes en ce domaine dans les trois cycles, soit du baccalauréat au doctorat», tient à souligner le directeur et fondateur de l'Institut d'études anciennes, Paul-Hubert Poirier.«L'une des particularités de l'Institut, ajoute-t-il, c'est qu'il déborde du grec et du latin, puisqu'on y trouve des activités qui touchent les domaines de la Méditerranée orientale ancienne non grecs et non latins, dont le copte en Égypte et le syriaque couvrant les régions de la Syrie, de la Palestine, de la Mésopotamie et de l'Éthiopie anciennes.» On notera de plus qu'on y enseigne la langue et la littérature sanskrites, la gnose et le manichéisme, la patristique (littérature chrétienne ancienne), l'épigraphie grecque et la latinité de la Renaissance.
L'Institut d'études anciennes, précise le professeur Poirier, n'est ni une faculté, ni un département, mais «une espèce d'institut-parapluie qui regroupe des professeurs provenant des départements et des facultés qui oeuvrent dans les domaines liés aux études anciennes, que ce soient les lettres, la philosophie, l'histoire ou encore la théologie et les sciences religieuses». En d'autres mots, la recherche et l'enseignement des programmes d'études anciennes sont axés sur la multidisciplinarité, c'est-à-dire sur la mise en commun des ressources enseignantes oeuvrant dans le domaine de l'Antiquité.
Fréquentation
L'Institut d'études anciennes est présentement fréquenté par environ 90 étudiants qui sont, pour la plupart, «dans la jeune vingtaine, note M. Poirier. Ils arrivent du cégep avec une curiosité et une passion pour ce domaine-là, sans trop avoir un projet de carrière très précis. Évidemment, s'ils persistent jusqu'à la maîtrise ou au doctorat, ils vont alors envisager de poursuivre dans le domaine de la recherche.»
Les étudiants qui fréquentent cet institut sont bien encadrés, poursuit-il. «On organise des rencontres entre les étudiants actuels et nos anciens diplômés qui sont actifs sur le plan professionnel, notamment, afin de démontrer aux étudiants qu'une bonne formation en études anciennes ouvre toutes sortes de portes, parfois même étonnantes.»
Activités
Et les activités organisées au sein de l'Institut sont nombreuses. Il y a par exemple les «Midis des études anciennes», qui sont l'occasion pour des étudiants gradués, des membres de l'Institut d'études anciennes ainsi que des conférenciers, provenant des grands établissements d'enseignement à travers le monde, d'y présenter les derniers résultats de leur recherche, et ce, dans une ambiance conviviale. À titre d'exemple, on y a présenté récemment les recherches suivantes: le sanctuaire de Claros à l'époque hellénistique et sous l'Empire romain, l'usage des images apotropaïques sculptées, de l'Antiquité au Moyen-Âge (survivances et évolutions), ou encore des réflexions autour des rapports entre médecine et spiritualité à la fin du Moyen-Âge (voir les crédits d'auteur à www.iea.ulaval.ca).
«On organise aussi des séminaires toutes les trois semaines à peu près. Ce sont des séminaires interdisciplinaires en études anciennes», ajoute Paul-Hubert Poirier. On y a présenté récemment des sujets portant notamment sur l'origine, la date et la fonction de l'Apollon de Piombino, des parodies de l'épopée et de la littérature d'enfants en Grèce ancienne, ainsi que des approches anthropologiques de la violence de guerre en Grèce ancienne.
Recherche
La recherche est bien sûr au coeur du fonctionnement de l'Institut d'études anciennes, tient à dire M. Poirier. «Il y a toutes sortes de recherches qui se font. J'ai une collègue qui travaille sur la question de la gestion du discours dans l'Antiquité, ce qu'on appelle la rhétorique. Un autre s'intéresse à toutes les représentations archéologiques figurées du Sphinx. J'ai une collègue qui travaille sur le travail salarié dans l'Antiquité, un aspect négligé, parce qu'on a beaucoup mis l'accent sur le travail servile des esclaves, mais il y avait du travail qui était salarié. J'ai un autre collègue qui travaille sur tout ce qui touche la mythologie.»
En conclusion, notre époque n'a-t-elle pas des affinités avec l'Antiquité? «Oui, vous savez que les bases d'une bonne partie de notre gouvernance actuelle sont issues de la démocratie [de l'Antiquité]. D'autre part, les bases de la pensée occidentale, que ce soit sur le plan philosophique ou sur le plan religieux, s'enracinent à cette époque-là.»
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Collaborateur du Devoir
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