Une fillette musulmane à l'abri de la musique à la maternelle - Un accommodement tolérable, selon Line Beauchamp

S'il ne brime pas les autres enfants, qu'il vise l'intégration et qu'il n'impose pas de compromis sur le plan pédagogique, un accommodement raisonnable peut être toléré, a soutenu la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, interrogée par les médias en marge d'une conférence de presse. Le Journal de Montréal a révélé hier qu'une école montréalaise du quartier Saint-Michel avait permis de porter un casque d'écoute antibruit à une musulmane inscrite à la maternelle, parce que sa religion lui interdit d'écouter de la musique. «Il ne s'agit pas d'un compromis au programme québécois des études [...], on parle de la maternelle, qui sert à intégrer tous les enfants», a souligné Mme Beauchamp.

La ministre indique qu'il serait impossible d'en arriver à baliser «afin d'obtenir une logique pour chacun des cas qui se présentent». «Je comprends qu'on souhaite avoir des balises, mais je souhaite, comme ministre, que les décisions se prennent pour le bien de tous les enfants», a-t-elle ajouté.

La présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Diane de Courcy, réitère qu'il revient à l'école de faire le choix de l'accommodement. «Ce qui nous revient, c'est d'avoir des politiques, mais ces politiques sont balisées par la charte des droits. Nous, on peut baliser davantage et aider à la décision par des recommandations — ce qu'on a fait lors de la commission Bouchard-Taylor — qui, je présume, sont à l'étude», a-t-elle dit.

Cette décision s'applique temporairement pendant un an, fait-elle remarquer. «Maintenant, est-ce que ça aurait dû durer un an? Peut-être pas. Est-ce que c'est la meilleure méthode d'apprivoisement de l'école? Il faut voir.»

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