Institut national de recherche scientifique - Si l'eau vous intéresse...

Ce texte fait partie du cahier spécial Université - Octobre 2011
L'Institut national de recherche scientifique (INRS) offre aux étudiants de faire une maîtrise ou un doctorat en sciences de l'eau. Des programmes uniques en leur genre.
Les étudiants à la maîtrise et au doctorat en sciences de l'eau de l'INRS touchent à différents secteurs d'études, comme l'hydrologie, l'écotoxicologie et la statistique. Ils doivent donc être curieux et dégourdis pour réussir ces programmes.«Nous avons un bassin de recrutement très large, puisque ces programmes thématiques couvrent plusieurs domaines d'expertise», affirme Alain Mailhot, qui vient de laisser la responsabilité du programme de maîtrise en sciences de l'eau pour accepter celle du doctorat.
Les étudiants inscrits à ces programmes ont normalement un baccalauréat dans une discipline pertinente en sciences pures ou appliquées, ou encore en géographie. «Il faut avoir une bonne formation, puisque les cours sont assez complexes. Par exemple, le cours d'hydrologie, c'est de la physique appliquée, donc il faut bien connaître les con-cepts», affirme M. Mailhot, qui est d'ailleurs un chercheur en hydrologie.
Les professeurs doivent tout de même adapter leur enseignement à leur classe, puisque les étudiants qui la composent proviennent de différents domaines d'études.
«C'est certain que celui qui a étudié en génie civil aura une base en hydrologie. Toutefois, ce n'est pas le cas de celui qui a étudié en biologie. Le professeur doit relever le défi de mettre tous ses étudiants à niveau. C'est certain que l'étudiant doit aussi être débrouillard et être prêt à explorer de nouveaux horizons. Il doit faire preuve d'ouverture d'esprit», affirme le professeur du Centre eau terre environnement de l'INRS.
Un avantage sur le marché du travail
Cette débrouillardise chez les diplômés peut être vue comme un grand avantage par les employeurs. «C'est certain que les étudiants inscrits à ces programmes n'ont pas une vision compartimentée. Ils sont capables de voir différents volets d'un problème, et c'est souvent lorsqu'on est capable de faire ça que les meilleures solutions arrivent», indique Alain Mailhot.
Les diplômés de la maîtrise en sciences de l'eau sont recrutés par différents types d'entreprise. «Plusieurs étudiants qui ont fait un baccalauréat en génie avant de faire la maîtrise vont travailler comme consultants. Ils sont aussi nombreux à travailler pour le gouvernement, notamment pour le Centre d'expertise hydrique du Québec. D'autres iront chez Hydro-Québec, dont une partie importante du travail concerne la gestion de l'eau. Plusieurs vont aussi travailler dans le monde municipal ou dans des entreprises qui développent des procédés, par exemple, pour assainir les eaux», énumère M. Mailhot.
Quel genre de carrière mèneront les docteurs en sciences de l'eau? «C'est certain qu'avec un doctorat on arrive à un autre niveau de postes. Plusieurs vont souhaiter faire une carrière universitaire. Par contre, il n'y a pas beaucoup de postes disponibles et la concurrence est féroce. Plusieurs vont donc travailler dans les entreprises, le gouvernement ou les agences», précise le professeur.
D'ailleurs, les étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat en sciences de l'eau sont préparés d'une certaine façon au travail appliqué, puisqu'ils sont appelés à participer à des projets concrets dans le cadre de leurs études.
«Les projets de recherche des professeurs sont souvent faits en collaboration avec des partenaires de l'industrie ou des organismes», indique Alain Mailhot.
Choisir l'INRS
Comme l'INRS n'offre pas de programmes d'études de premier cycle, il va recruter ses étudiants à travers la province et dans le reste du monde. «Comme nous sommes à Québec, c'est évident que, en raison de la proximité, nous recrutons beaucoup à l'Université Laval. Nous allons aussi recruter dans le reste de la province. L'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest sont aussi des bassins de recrutement naturels, puisqu'il n'y a pas de barrière de langue. Plusieurs étudiants viennent aussi de la France, bien sûr, puisque les universités québécoises et françaises ont signé des accords», affirme M. Mailhot.
Si, dans certains domaines d'études, de nombreux étudiants aux cycles supérieurs ont de la difficulté à obtenir des bourses, tous les étudiants de l'INRS en ont une.
«Comme professeur, si j'accepte un étudiant à la maîtrise ou au doctorat, je dois lui donner une bourse pour la durée de son programme. Ces bourses proviennent de mon fonds de recherche», affirme M. Mailhot.
Par la nature des recherches qui se font à l'INRS, les professeurs arrivent normalement à trouver plusieurs partenaires pour financer leurs projets. «Il y a des programmes gouvernementaux pour soutenir les entreprises qui décident d'améliorer des processus, par exemple, en traitement des eaux. Il y a de l'argent disponible pour faire de la recherche dans le domaine», assure le chercheur.
Aller chercher davantage de jeunes
Si l'argent est disponible pour la recherche dans le domaine de l'eau, il pourrait y avoir davantage de jeunes qui souhaitent les réaliser, d'après Alain Mailhot. «Personnellement, je pense que nous avons de la difficulté au Québec à intéresser les jeunes aux cycles supérieurs. Je ne sais pas pourquoi, mais il y a un effort à faire de ce côté-là», croit-il.
Le professeur précise toutefois que, bon an mal an, l'INRS réussit à attirer suffisamment d'étudiants pour faire de bonnes cohortes. Personnellement, il supervise cinq ou six étudiants par année.
«J'aurais de la place pour plus, affirme-t-il. C'est difficile d'intéresser les jeunes, et ce qui est ennuyeux, c'est que je ne sais pas ce qu'on pourrait faire pour renverser la tendance. De plus, avec les changements climatiques, on se pose des questions qu'on ne se posait pas il y a 20 ou 30 ans. Il y a de nombreux défis à relever en recherche dans le domaine des sciences de l'eau.»
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Collaboratrice du Devoir
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