Une nouvelle allocation pour l'achat de matériel préoccupe les étudiants
Des étudiants s'inquiètent des effets pervers que pourrait avoir sur l'endettement une nouvelle allocation qui remplace le prêt normalement consenti par le ministère de l'Éducation pour l'achat d'un micro-ordinateur.
Selon l'ancien règlement de l'Aide financière aux études, un étudiant au collégial ou à l'université, s'il était obligé de se procurer un ordinateur portable pour s'inscrire dans un programme — comme le baccalauréat en administration, par exemple —, pouvait bénéficier d'une allocation allant de 2000 à 3000 $. Ce prêt a été récemment remplacé par une allocation pour «l'achat de matériel d'appui à la formation» de 150 $ par session, totalisant 900 $ au bout de trois ans d'études. Ce montant permet à l'étudiant de se procurer autre chose que du matériel informatique, comme un coffre à outils, des toiles et des logiciels spécialisés, a signifié le ministère de l'Éducation.Le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, craint que cela aggrave l'endettement des étudiants. «Je ne sais pas si la ministre est allée dans un magasin d'informatique récemment, mais avec 150 $, on ne peut pas s'acheter d'ordinateur, a-t-il lancé. On voit que de plus en plus de programmes recommandent que les étudiants aient un ordinateur portable ou même qu'ils les y obligent. Au XXIe siècle, c'est de plus en plus une nécessité.»
Selon lui, les étudiants n'auront alors d'autre choix que de se tourner vers les institutions financières ou utiliser une carte de crédit pour s'en procurer un. La FECQ a calculé qu'un étudiant contractant un prêt de trois ans d'une institution financière devra rembourser entre 400 et 700 $ de plus que le prix de l'ordinateur, selon que c'est un Mac (environ 1400 $, taxes incluses) ou un PC (environ 800 $, taxes incluses). S'il achète l'ordinateur portable avec sa carte de crédit, c'est 560 et 1000 $ qu'il devra payer en sus du prix de l'appareil. «En plus d'augmenter les droits de scolarité, on coupe en douce dans les prêts et bourses, alors que la ministre avait promis de bonifier le programme d'aide financière aux études. Vraisemblablement, ce n'était que des paroles», a soutenu M. Bureau-Blouin.