Appel à l'union des milieux universitaire et d'affaires

Le rapprochement entre universités et entreprises est non plus seulement souhaitable mais nécessaire. C'est ce qu'ont plaidé à une même table les recteurs des universités de Montréal et Laval ainsi que des présidents de grandes entreprises, lors d'un débat-conférence mercredi soir dans le cadre des Rendez-vous du savoir 2011, organisés par le Conseil des relations internationales de Montréal.

À la question «Comment les entreprises et les universités peuvent mieux coopérer pour attirer les meilleurs talents?», les cinq panélistes y sont tour à tour allés de leurs propres solutions pour construire des ponts entre ces deux mondes «qui ne parlent pas la même langue». «L'université est une grande structure complexe, on a de la misère à entrer là», a souligné Paul Lévesque, président de Pfizer Canada.

Tandis que le recteur de l'Université Laval, Denis Brière, militait pour plus de flexibilité des universités, le recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton, ne s'est pas gêné pour faire tomber un tabou et dire que «les cerveaux [doivent] correspondre aux besoins des entreprises». «Je suis convaincu que [les universités] peuvent mieux faciliter le travail des entreprises», a-t-il soutenu.

Ayant plus d'une solution dans son sac, M. Breton a lancé un appel à l'union des forces des deux milieux, dans le but de mener une offensive à l'international. «Pourquoi on ne fait pas un branding international fort? Pourquoi on n'a pas un portail, un genre de Facebook pour nous promouvoir?, a-t-il dit. On pourrait même penser à une sorte de foursome qui comprendrait l'entreprise et l'université locale et la maison mère à l'étranger ainsi que l'université avec qui elle fait affaire.»

M. Breton a également proposé que des gens de l'industrie viennent en résidence dans les universités pour voir comment celle-ci fonctionne de l'intérieur. Selon lui, il faut que les deux milieux cessent de fonctionner de façon atomisée.

Les panélistes ont également convenu que des efforts devaient être faits pour attirer davantage d'étudiants étrangers et les inciter à rester. Profitant de la période de questions, un étudiant de Concordia a justement demandé comment il était possible d'attirer des gens d'ailleurs avec une hausse des droits de scolarité. «Le nombre d'étudiants étrangers continue d'augmenter. Alors est-ce que la hausse des droits est vraiment une barrière?», a répondu M. Brière.

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