Regroupement privé - Une structure de la FNEEQ sert à l'enrichissement de la vie syndicale

Réginald Harvey Collaboration spéciale
Caroline Senneville, secrétaire générale de la Fédération nationale des enseignants de la CSN et déléguée à la coordination du privé
Photo: Source FNEEQ Caroline Senneville, secrétaire générale de la Fédération nationale des enseignants de la CSN et déléguée à la coordination du privé

Ce texte fait partie du cahier spécial Éducation: écoles privées

La Fédération nationale des enseignants de la CSN (FNEEQ-CSN) s'est implantée dans 34 établissements privés, au sein desquels l'organisation du travail présente des différences plus ou moins marquées; le syndicalisme compose avec ce mode de fonctionnement. Place au «regroupement privé».

La FNEEQ représente des enseignants du «privé» et réunit ces travailleurs à l'intérieur du Regroupement privé pour favoriser les échanges et faire évoluer certains dossiers dans un réseau où les conventions sont négociées localement. «On partage ainsi de l'information», lance Caroline Senneville, secrétaire générale de la Fédération et déléguée à la coordination du privé. Elle fournit des détails: «Bien sûr, cette information est syndicale, mais elle peut aussi être de nature pédagogique; par exemple, au cours des dernières années, on a parlé de la réforme, du bulletin unique, du dernier avis du Conseil supérieur de l'éducation sur le projet intégrateur.»

Pour autant, l'aspect syndical occupe la place qui lui revient: «On essaie de faire en sorte d'augmenter les connaissances et le savoir-faire des exécutifs locaux; on partage aussi des connaissances, car souvent il existe des réalités qui se ressemblent d'un endroit à l'autre.»

En fait, le Regroupement apporte une sorte d'équilibre avec la contrepartie patronale: «Au primaire, au secondaire et au collégial, les directions sont regroupées dans des associations comme, par exemple, la Fédération des établissements d'enseignement privés (FEEP); celles-ci peuvent se parler et coordonner leurs actions si elles le désirent. On fait la même chose.»

Il arrive même que le débat soit élargi: «Il est parfois question des dernières modifications apportées au Code du travail. En d'autres occasions, on aborde, tout le monde ensemble, des sujets très précis comme l'amélioration des clauses des droits parentaux, ce qui peut être assez technique, merci. On organise de plus des rencontres entre nos conseillers syndicaux et une agente d'information qui représente le Régime québécois d'assurance parentale.» Les syndicats reçoivent par la suite les avis recueillis dans un domaine particulièrement complexe pour les travailleurs de l'éducation: «Ce sont des sujets concrets sur lesquels on intervient.»

Un respect de la culture partagé


De facto, les 34 syndicats font partie du Regroupement: «La participation est bonne et ne cesse d'augmenter», assure Mme Senneville. Les trois quarts des affiliés à la FNEEQ répondent présents à l'appel lors des réunions qui se tiennent à une fréquence de cinq fois par année.

Avant d'aborder le volet de l'harmonisation des conventions lors de ces rencontres, la secrétaire fait le point sur l'importance des différences entre les clauses de celles-ci d'un établissement à l'autre: «Tout dépend des sujets et, pour ceux qui sont de base, comme la non-discrimination, les droits syndicaux et les droits parentaux, ça se ressemble. Il est cependant clair que, lorsqu'on regarde l'organisation du travail, il y a beaucoup de couleur locale.»

N'empêche que des gains obtenus dans certains endroits sont susceptibles d'inspirer les collègues d'autres syndicats dans leurs négociations; il en va de même sur le plan des libérations syndicales, mais tout autrement au moment d'aborder la question de la tâche elle-même et de son harmonisation: «Ce n'est pas dans nos projets, ni à court ni à moyen terme. Je dirais que la direction et les syndicats sont attachés à leur école et à la façon de fonctionner à l'intérieur de celle-ci.»

Il existe une forme de culture propre à chaque établissement qui est reconnue par la partie syndicale: «Notre objectif n'est pas de faire en sorte que ce soit pareil partout. On voit dans des conventions collectives que la tâche peut être un peu plus lourde dans un endroit que dans un autre situé à proximité, et, dans certains cas, des efforts sont consentis pour améliorer le sort des gens en servant des comparaisons entre les deux.» En parallèle, le syndicalisme fait preuve de respect envers la culture de chaque école: «Tout à fait. Il y a une différence entre travailler sur la baisse du nombre d'élèves par classe et travailler à ce que ce soit le même nombre de ceux-ci partout, parce qu'il y a d'autres contingences qui peuvent entrer en ligne de compte en favorisant les enseignants sur d'autres plans.»

Elle tire donc cette conclusion: «Harmoniser les conditions de travail, ce n'est pas la même chose que de les uniformiser.» Dans bien d'autres dossiers, les syndicats font preuve d'une vision commune, nonobstant cette position retenue sur la couleur locale ou la culture par les parties en cause.

Le dossier des congés à l'ordre du jour

Dans cette veine, Caroline Senneville souligne que la FNEEQ et le Regroupement privé se sont penchés sur l'harmonisation des congés parentaux au cours des derniers mois: «On a pris des décisions à ce propos, pour rencontrer par la suite les deux associations d'établissements pour échanger là-dessus, ce qui a été bien accueilli. On n'a pas véritablement négocié, mais on leur a fait valoir qu'il y a des principes bien importants qui font en sorte que, peu importe le moment de l'accouchement, les gens ont droit à la même compensation salariale; on a réclamé que l'entièreté des vacances soit reportée.»

Les 34 syndicats ont travaillé main dans la main à l'harmonisation de leurs demandes pour transmettre par la suite ces dernières aux représentants des directions d'établissement scolaire: «Ils se sont montrés ouverts et le dossier chemine. Il n'en demeure pas moins que le contenu de la négociation est décidé dans chacune des assemblées générales; nous, on conseille et on incite, mais la décision leur revient. Il en va de même pour les fédérations des écoles. Au final, le travail déjà accompli peut tout de même faciliter la tâche de tout le monde: si on peut passer quelques heures plutôt que quelques jours pour négocier les droits parentaux, tout le monde sort gagnant.»

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Collaborateur du Devoir

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