Droits de scolarité - Le quart des étudiants ont plus de 20 000 $ de dettes, dit la FEUQ
C'est désormais armée de nouvelles données à jour sur l'endettement étudiant que la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) poursuivra sa lutte contre la hausse des droits de scolarité.
L'enquête de la FEUQ révèle que, alors que 65 % des étudiants au premier cycle s'endettent d'une somme de 14 000 $ en moyenne, un étudiant sur quatre termine ses études avec plus de 20 000 $ de dettes. «C'est la première fois qu'on est capable de chiffrer de façon aussi précise l'endettement étudiant», a dit la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, en reconnaissant que l'étude abonde dans le sens d'une autre recherche effectuée l'an dernier sur les sources et modes de financement des étudiants.Chez les banques
Fait nouveau, cette fois: l'endettement n'est plus uniquement à l'égard de l'Aide financière aux études (AFE), soit le programme de prêts et bourses du gouvernement du Québec, mais aussi, et de plus en plus, envers les établissements financiers ou la famillle. En effet, 52 % des étudiants ayant reçu un prêt de l'AFE doivent également se tourner vers d'autres sources pour assumer les dépenses liées à leurs études. «C'est important comme constatation. Car on voit que non seulement le programme de l'AFE a plusieurs lacunes, mais qu'il ne répond pas non plus aux besoins des étudiants», a souligné Mme Desjardins. «S'endetter de 14 000 $ auprès du gouvernement, ce n'est pas la même chose que de s'endetter envers une banque, où les taux d'intérêt sont nettement plus élevés.»
En augmentant les droits de scolarité universitaires de 1625 $ sur cinq ans, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, avait pourtant insisté sur le fait que le gouvernement allait réinvestir 118 millions pour maintenir l'aide financière. «Mais on a remarqué que, de ce montant, 116 millions sont réinvestis directement grâce à l'argent de la hausse», a constaté Mme Desjardins. «Ce que le gouvernement ne dit pas, c'est que lorsqu'on augmente les droits, ça crée encore plus de pression sur le système d'aide financière», a-t-elle ajouté.
La FEUQ réclame notamment un gel des droits et invite à revoir le calcul des dépenses admises à l'AFE. Elle s'est également réjouie de la confirmation, hier, du soutien de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) à leur cause. «C'est assez éloquent comme appui!», a noté Mme Desjardins, en indiquant que des actions de protestation et des manifestations se tiendront tout l'automne à travers le Québec, à commencer par le Saguenay.