Au primaire - Que faut-il avoir appris à la fin de la 6e année ?

Amélie Daoust-Boisvert Collaboration spéciale
Photo: Source Commission scolaire Eastern townships

Ce texte fait partie du cahier spécial Rentrée scolaire 2011

À la fin de la 6e année, un enfant sait lire, écrire et compter. Un pas de géant pour un enfant en six ans, souligne Catherine Dupont, une maman de cinq enfants qui a été tour à tour enseignante et directrice d'école pendant 25 ans. Entretien avec celle qui est maintenant directrice des programmes au ministère de l'Éducation.

En regardant le primaire, «on a le sentiment que c'est la phase la plus facile, observe Catherine Dupont, avec qui Le Devoir s'est entretenu en juin dernier. Que ce n'est pas compliqué! Mais c'est peut-être au primaire que, comme être humain, j'apprends le plus de choses. Je passe d'un monde où tout est mélangé, où ce sont les sens qui perçoivent les choses uniquement, à un monde où on m'apprend à décoder ce qu'il y a autour de moi. L'enfant apprend à appréhender le monde autour de lui en apprenant qu'il y a des lorgnettes différentes, qu'on appelle des disciplines. C'est un pas énorme pour ce petit-là qui a toujours joué!»

Avant même de se demander si son enfant «en sait assez», le parent devrait prendre conscience de ce bond énorme, ce changement de paradigme qui s'opère en six ans à peine, avance Mme Dupont.

Un chemin qui le mène à savoir... lire, écrire et compter, bien sûr!

Lire


Du classique La petite maison dans la prairie aux romans d'aventures fantastiques des Chevaliers d'Émeraude, avant d'entrer au secondaire, un enfant peut déjà apprécier un roman jeunesse. Mais il peut également écouter un film, être attentif à une conférence ou assister à une pièce de théâtre. Comment ça s'écrit, «théâtre», demande-t-il? Et bien, il sait aussi chercher dans le dictionnaire!

«Quand on regarde nos grands-parents, plusieurs a-vaient un cours primaire. Beaucoup fonctionnent dans la société avec une 5e ou une 6e année. Il faut amener les enfants assez loin pour être capables de décoder ce qui est écrit autour d'eux», résume Catherine Dupont. Pour elle, on ne soulignera jamais assez que la lecture, «ce n'est pas juste quand je m'assois dans un coin à la bibliothèque avec un roman».

Elle conseille de présenter «de tout, des reportages, des courts romans, pour qu'il réalise que la lecture, c'est presque chaque heure que j'en ai besoin dans la vie. Maman m'envoie faire une commission, je dois pouvoir lire le nom de la boîte de céréales. Le rôle des parents, oui c'est de vérifier les devoirs, mais aussi de prolonger le scolaire, d'allumer l'enfant par rapport au scolaire. Être à l'affût de ce que l'enfant manifeste comme curiosité.»

Écrire

Écrire correctement et utiliser trois mille mots, voilà le défi que doivent relever les enfants avant leur 12e anniversaire. «C'est un gros bagage. Quand je dis que c'est un pas énorme !», s'exclame Catherine Dupont. Et non seulement le jeune élève doit connaître l'orthographe: n'oublions pas les règles de grammaire. «Il doit appliquer ses règles d'accord. Il apprend que la langue qu'il parle avec papa et maman est un système organisé. Qu'on ne met pas les mots dans n'importe quel ordre. Il doit apprendre à se corriger, à réviser.»

Une étape cruciale qui lui permet finalement de coucher ses idées sur papier et, ultimement, être compris par son interlocuteur.

Compter

Après trois mille mots... Un million de chiffres! «À la fin du primaire, un enfant sait compter jusqu'à un million, dit Catherine Dupont. Mais le jour où il a compris la question de la régularité, il peut compter à l'infini!» ajoute-t-elle en riant.

Additionner, soustraire: tant de choses à maîtriser et, bien sûr, les fameuses tables de multiplication et de division sont toujours de mise. Ce qui mène tranquillement l'enfant à la géométrie. «Il apprend les formes: pas la formule pour trouver l'aire, mais il comprend qu'un rectangle a un tour et une surface, il appréhende la géométrie par les sens. Il apprend les bases de la notion de mesure, le temps, l'espace, les longueurs.»

C'est aussi avant la fin du primaire que les enfants mènent leurs premières enquêtes: que ce soit pour trouver la proportion de blonds dans une classe ou comprendre la probabilité de tirer un «six» aux dés. «Il place les grands morceaux grâce auxquels au secondaire il va faire des apprentissages beaucoup plus difficiles. On essaie de leur faire comprendre que ça sert dans la vie de tous les jours.»

... et tout le reste

Après tout cela, il y a encore les sciences, les arts, l'histoire, la géographie et tant d'autres choses. Car le français et les maths ne suffisent pas pour comprendre le monde. Par exemple, dit Catherine Dupont, «c'est très important, la notion de passé en histoire, car pour un jeune enfant son grand-père et l'homme de Cro-Magnon, c'est à peu près du même niveau!»

«C'est pour ça qu'il y a plus que du français et des mathématiques, pour que ce soit un enfant épanoui comme être humain, en mesure d'appren-dre»... Toute sa vie!

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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