Le malaise grandit autour de Chantal Longpré

Chantal Longpré
Photo: - Le Devoir Chantal Longpré

De plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer la position de Chantal Longpré, à la fois présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement (FQDE) et membre de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ). La Fédération des commissions scolaires (FCSQ) n'écarte pas la possibilité de réclamer sa démission. Elle emboîterait le pas à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, qui a voté une résolution demandant à Mme Longpré que «sa prochaine contribution à l'éducation publique [soit] de démissionner de son rôle de présidente de la FQDE», comme le révélait hier Rue Frontenac.

«On a une assemblée générale au mois de juin. Ça se pourrait que les membres me donnent le mandat de lui demander de démissionner», a dit Josée Bouchard, présidente de la FCSQ. «Mme Longpré a deux chapeaux. Ça pose un problème d'éthique. C'est sûr qu'on lui a bien dit que ça crée une situation ambiguë, où on a quelqu'un en face de nous qui nous dit qu'il veut nous abolir», a-t-elle ajouté. Le climat de confiance n'est plus là, précise-t-elle.

La Fédération des comités de parents ressent aussi ce malaise et a indiqué au Devoir qu'elle se posait aussi des questions sur le cumul des fonctions de Mme Longpré.

Le malaise se présent jusqu'à des tables où siègent différents acteurs du milieu de l'éducation, dont le comité réseau, ce que ne comprend pas Mme Longpré. «Je n'ai pas brisé le lien de confiance. Je demeure en premier lieu la présidente de la FQDE. Si les différents chapeaux que je porte font en sorte que je brise le lien de confiance un peu partout, ce n'est pas mon problème si les gens n'aiment pas se remettre en question», a-t-elle soutenu. «Le malaise qui est là, je l'accepte plus ou moins, car quand je suis présente à cette table, c'est pour discuter des enjeux de l'éducation. On n'est pas là pour discuter des partis politiques et des actions de chacun à l'extérieur du réseau.»

Mme Longpré déplore que le débat soit personnalisé, croyant que ce n'est pas «la bonne façon de faire évoluer le système d'éducation». Lors de la prochaine assemblée générale de la FQDE, les 27 et 28 mai prochains, elle s'attend à ne pas faire l'unanimité. «Je ne mets pas la tête dans le sable. Quand on dérange, on ne fait pas toujours l'unanimité. Mais oui, il est possible que ça vienne fragiliser», a-t-elle reconnu. En mars dernier, le mandat de Mme Longpré à la tête de la FQDE vient d'être reconduit à l'unanimité pour trois ans, faute d'opposition.

À voir en vidéo