Téluq: formation créditée et recherche scientifique d'abord

Le pavillon de la Téluq, l’université à distance de l’UQAM, rue Sherbrooke à Montréal
Photo: Annik MH de Carufel - Le Devoir Le pavillon de la Téluq, l’université à distance de l’UQAM, rue Sherbrooke à Montréal

La Téluq, l'université à distance de l'UQAM, développe de plus en plus d'activités de formation continue sur mesure en ligne pour répondre aux besoins particuliers de différentes organisations.

Lorsque le monde entier parlait de la pandémie de grippe aviaire en 2006-2007, le ministère de la Santé et des Services sociaux a dû former en conséquence ses différents types d'employés, de l'infirmière à la travailleuse sociale en passant par le pharmacien et le médecin. Dispersés dans toute la province, on pouvait difficilement les réunir en grands groupes, d'autant plus qu'il fallait continuer à dispenser des soins et des services. Quelle a été la solution privilégiée par le ministère? Un programme de formation à distance de la Téluq.

«Ç'a été un des plus gros programmes de formation continue sur mesure que nous avons développés pour les 270 000 employés du réseau de la santé. Chaque professionnel avait sa formation et il pouvait l'acquérir en ligne, au moment qui lui convenait», explique Raymond Duchesne, directeur général de la Téluq.

Les experts du réseau en matière de pandémie avaient travaillé avec les technologues en éducation pour monter les programmes qui étaient par la suite diffusés par la Téluq.

«L'avantage, c'est que nous pouvons rejoindre rapidement un très grand groupe de personnes, et ce, même si elles sont dans différentes villes. C'est intéressant pour des organisations qui ont des membres un peu partout dans la province et qui veulent que la formation qui leur est donnée soit uniforme», indique M. Duchesne.

L'université à distance a aussi déjà créé une activité de formation en santé et sécurité au travail pour la CSN et la CSST. Des discussions sont également en cours avec différents ordres professionnels. «De plus en plus, ils exigent que leurs membres fassent de la formation continue et plusieurs s'intéressent à la formation à distance», affirme le directeur général de la Téluq.

Les activités de formation sur mesure représentent toutefois encore, pour le moment, un pourcentage minime des activités de la Téluq. «Nous répondons aux demandes, mais, ultérieurement, il faudrait déployer une stratégie et mettre en place une structure permanente pour accueillir les organisations. C'est un marché que nous explorons et qui est appelé à grandir», ajoute-t-il.

Service d'évaluation linguistique

Un service d'évaluation linguistique est aussi offert aux entreprises par la Téluq. «On peut se rendre directement dans les organisations et évaluer aussi bien des employés que des candidats», précise Raymond Duchesne.

La Téluq peut aussi mettre en place un programme de formation pour différentes langues dans les organisations. «Ça peut se faire sur place, mais on a aussi développé des techniques d'évaluation à distance par des conversations téléphoniques et des examens écrits», explique-t-il.


36 000 inscriptions en formation créditée

Ces petits plus offerts par la Téluq ne changent toutefois pas sa mission première, qui est la formation créditée et la recherche scientifique. L'université à distance offre de nombreux programmes au premier cycle, mais aussi plusieurs aux cycles supérieurs.

«Nous ne considérons pas que c'est de la formation continue, étant donné que ces programmes sont crédités, mais, dans d'autres universités, on considère que ce l'est, parce que c'est vrai qu'une grande partie de cette clientèle est active sur le marché du travail», explique Raymond Duchesne.

Comme il n'y a pas de sessions ni de groupes, les inscriptions se font en continu et les étudiants peuvent aller à leur rythme, bien qu'ils aient un délai pour terminer chaque cours. Les étudiants peuvent poser des questions à leur tuteur selon leurs besoins. «Cette souplesse est très recherchée par les gens qui ont différentes obligations, que ce soit au travail ou à la maison. D'ailleurs, notre clientèle est répartie sur le territoire de la province sensiblement comme l'est la population, donc environ la moitié vient de Montréal. Cela nous indique que c'est bel et bien le cadre souple de la Téluq qui l'attire, et non le fait de ne pas être à proximité d'autres universités.»

Quels domaines ces personnes viennent-elles étudier à la Téluq?«Notre force, ce sont les sciences de la gestion. Environ 60 % de nos activités se font là-dedans, que ce soit en administration, en ressources humaines, en comptabilité ou en finances», précise le directeur général.

Les autres domaines importants sont les sciences humaines, les communications, les sciences informatiques, les sciences de l'environnement, l'éducation et les langues. «Avec tout ça, on atteint entre 90 et 95 % de nos activités», ajoute-t-il.

Comme beaucoup d'étudiants de la Téluq ont déjà entamé des études universitaires et qu'ils sont nombreux à être actifs sur le marché du travail, il y a aussi beaucoup de reconnaissance des acquis qui se fait.

«Nous sommes des pionniers en la matière et, d'ailleurs, la grande majorité des gens qui s'inscrivent à un de nos programmes en gestion se font reconnaître une expérience ou quelques cours universitaires. L'idée, c'est de ne pas leur montrer ce qu'ils savent déjà», explique M. Duchesne.

Une petite portion de la clientèle de la Téluq est aussi transférée par d'autres universités pour suivre un ou quelques cours à distance pour achever leur formation.

Quelque 18 000 personnes sont inscrites à la Téluq, dont environ 3600 le sont à temps plein. Lorsqu'on regarde tous les cours offerts, on compte 36 000 inscriptions. De 60 à 65 % des étudiants de la Téluq sont des femmes.

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Collaboratrice du Devoir

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