Le privé investit dans la lutte contre le décrochage scolaire

C'est accompagné des grands patrons de BMO Nesbitt Burns, L. Jacques Ménard, et de Bombardier inc., Laurent Beaudoin, que le fondateur et directeur général de Fusion Jeunesse, Gabriel Bran Lopez, a annoncé hier des investissements de plus de 1,13 million de dollars — essentiellement du secteur privé — à son organisme sans but lucratif voué à la promotion de la persévérance scolaire.
La guerre contre le décrochage scolaire est «l'affaire de tous», scande sur toutes les tribunes Gabriel Bran Lopez. «La lutte au décrochage scolaire, ce n'est pas juste la job du gouvernement. C'est la job des parents, des directeurs d'école, des enseignants, et de la société. Le fait que des chefs d'entreprise disent: "Enough is enough", "ça suffit le décrochage scolaire, il faut faire quelque chose" et qu'ils montrent leur leadership, ça rallie les gens», martèle-t-il depuis la création de Fusion Jeunesse, il y a deux ans.L'organisme Fusion Jeunesse déploie pas moins de 60 étudiants universitaires dans une vingtaine d'écoles secondaires, pour la plupart à Montréal, mais également à Québec et dans le Grand Nord du Québec auprès de communautés cries, afin de coordonner différents projets en lien avec leur programme d'études. Élèves et «coordonnateurs» y travailleront toute l'année scolaire, à raison de 15 heures par semaine.
Par ailleurs, le groupe a lancé hier l'organisme Robotique FIRST Québec qui, grâce à des «investissements» de plus de 355 000 $ d'entreprises et d'institutions québécoises, permettra à environ 300 jeunes de 13 écoles de prendre part à la compétition internationale de robotique FIRST de 2011.
Fusion Jeunesse a aussi lancé une collecte d'instruments de musique, en collaboration avec l'Opéra de Montréal, afin d'offrir des programmes de musique dans deux écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).
Des résultats
À l'école secondaire Pierre-Dupuy, à Montréal, le taux de décrochage est passé de 82,6 % en 2007-2008 à 65,1 % en 2008-2009. «C'est du jamais vu en dix ans [dans cette école, sise dans l'arrondissement de Ville-Marie]», a fait valoir la présidente de la CSDM, Diane De Courcy.
Plusieurs intervenants ont travaillé d'arrache-pied afin de tirer vers le bas le haut taux de décrochage de l'établissement, aux prises avec des «conditions socio-économiques» difficiles, dont des «coordonnateurs» de Fusion jeunesse. Des élèves ont notamment pu faire leurs premières armes comme reporter, s'initier à la musique ou encore... à l'ingénierie robotique.
La CSDM compte réduire de 20 % son taux de décrochage scolaire sur son territoire, oscillant actuellement autour de 30 %, au cours des cinq prochaines années.
«En mobilisant l'ensemble des partenaires économiques, sociaux et gouvernementaux dans la lutte contre le décrochage scolaire, Fusion Jeunesse contribue à ouvrir de nouveaux horizons à des milliers de jeunes qui ont le potentiel de devenir les leaders de demain», a affirmé hier le maire de la Ville de Montréal, Gérald Tremblay.
La figure emblématique de la lutte contre le décrochage scolaire, L. Jacques Ménard, a quant à lui soutenu que «notre société a besoin de tous les talents de nos jeunes, dont un trop grand nombre ne réussissent pas actuellement à se frayer un chemin vers la réalisation de leur plein potentiel».