Étude du CIRANO - Rentable, l'université
Étudier à l'université est un investissement qui rapporte, conclut une étude du CIRANO sur le rendement privé et social des études postsecondaires au Québec. Ainsi, le taux de rendement d'un individu pour un baccalauréat serait de 16 % pour les hommes et de 20 % pour les femmes, et moindre pour le doctorat et la maîtrise. Et si les droits de scolarité étaient fixés au niveau de la moyenne canadienne, le rendement baisserait à peine, soit à 14 % pour les hommes et à 17 % pour les femmes.
Avec quelques conclusions, notamment sur le rendement par domaine d'études, ouvrant la porte aux droits de scolarité modulés, l'étude du CIRANO tombe étrangement à point pour la rencontre de lundi sur le financement des universités organisée par le ministère de l'Éducation. Mais François Vaillancourt, cochercheur de l'étude, se défend bien d'avoir exécuté là une commande du gouvernement. «On peut penser qu'il savait que la question des droits de scolarité serait un objet de débat public, mais c'est notre proposition de recherche. Même s'ils ont fait des commentaires», a-t-il assuré.Dans cette étude, on a également calculé le taux social (avant impôt). Celui-ci ne tient pas seulement compte des dépenses d'études d'un individu, mais aussi de la subvention que le gouvernement verse à l'université par étudiant. Il est d'environ 12 % pour les hommes et 13 % pour les femmes au baccalauréat.
Le domaine d'étude où le rendement est le plus élevé demeure sans surprise la médecine, avec un taux d'environ 30 % pour les hommes et 31,5 % pour les femmes.
Règle générale, les taux plus élevés chez la gent féminine viennent du fait qu'elles sont les plus susceptibles d'occuper des emplois faiblement rémunérés si elles arrêtent leurs études après le secondaire. «C'est normal de trouver [cet écart]», soutient M. Vaillancourt.
D'ailleurs, il reconnaît ex post que son étude, basée sur les données du recensement de 2006, arrive à des résultats comparables à ceux des années passées. La petite nouveauté est la section où il a comparé les taux de rendement privés selon le lieu de travail et d'imposition. Ainsi, M. Vaillancourt constate que le meilleur taux de rendement pour un individu est lorsqu'il fait ses études au Québec et s'en va travailler... en Ontario.