Commission de la culture et de l'éducation - L'Université Laval veut faire payer les étudiants... et le privé

L'administration et les étudiants de l'Université Laval proposent de contrer le sous-financement des universités par une plus grande participation du privé.

L'établissement de Québec, qui se présente aujourd'hui devant la Commission de la culture et de l'éducation, défend sa bonne gestion et reste prudent concernant la hausse annoncée des frais de scolarité.

«Tout le monde doit participer, pas juste les étudiant et le gouvernement», a expliqué hier au Devoir Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. Selon lui, tous ceux qui «profitent» de l'expertise des diplômés doivent payer, «dont le secteur privé». Il n'écarte pas pour autant les deniers publics et étudiants: «Je crois que des investissements tripartites, c'est le compromis le plus acceptable, où tout le monde réduit le fardeau de tout le monde.»

Et les étudiants approuvent. Autant l'association de premier cycle, la CADEUL, que celle des cycles supérieurs, l'AELIES, prônent la participation du privé. «Nous voulons apporter cette solution innovante à la Rencontre» des partenaires de l'éducation, dit la présidente de la CADEUL, Barbara Poirier.

L'Université Laval a réussi à boucler la dernière année sans ajouter à son déficit accumulé de 89 millions. Éric Bauce ne croit pas que rejoindre la moyenne canadienne soit une solution miracle: «La question n'est pas d'atteindre la moyenne nationale, mais de couvrir ce que ça coûte. Si on peut en innovant faire que ça coûte moins cher qu'ailleurs à nos étudiants, faisons-le.»

Tant les associations étudiantes que l'administration s'insurgent contre l'analyse de la Fédération étudiante du Québec, la FEUQ, qui estime que la mauvaise gestion des universités est en partie responsable des problèmes financiers du réseau. «Ça demande de gros efforts, mais on arrive à équilibrer nos budgets», dit M. Bauce.

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