Incendie de l'école Père-Marquette avant Noël - Les élèves de Georges-Vanier partageront leur école

Les élèves de l'école secondaire Père-Marquette, qui a été ravagée par les flammes, cohabiteront avec leurs voisins de l'école Georges-Vanier, et partageront les locaux suivant des horaires rotatifs.
Selon le scénario dévoilé hier par la Commission scolaire de Montréal (CSDM), les 1200 élèves de Père-Marquette — passés au statut de «sans-école» dans la nuit du 21 décembre, après un ravageur incendie — commenceront à fréquenter l'école secondaire Georges-Vanier à compter du 15 janvier. Suivant un double horaire, et pour éviter la fréquentation simultanée avec les 1350 inscrits de l'école Georges-Vanier, les élèves ainsi relogés seront vraisemblablement à l'école soit le matin, soit l'après-midi.La période d'oisiveté sera occupée par des activités, qui pourraient être obligatoires. La CSDM n'a toutefois pas livré le fin détail de cette réorganisation d'ordre pédagogique, car elle souhaite en planifier le déroulement la semaine prochaine, de concert avec le personnel de l'école. «En tout respect pour les parents et les enseignants, je ne répondrai à aucune question entourant le détail de l'horaire», a fermement répondu la présidente de la CSDM, Diane De Courcy.
Puisque l'incendie a aussi condamné l'École des métiers du meuble de Montréal, sise à la même adresse que Père-Marquette, ses 250 élèves inscrits en formation professionnelle seront aussi relocalisés, mais en divers endroits. Inscrits à des programmes nécessitant des équipements divers, certains seront dirigés vers l'École des métiers motorisés de Montréal, tandis que d'autres lieux font l'objet de négociations pour les autres. Au total, 150 élèves sur les 250 doivent encore trouver une nouvelle adresse.
Cette école professionnelle, qui forme majoritairement des adultes destinés rapidement au marché de l'emploi, constitue toutefois la priorité du ministère de l'Éducation, qui a accepté d'en financer la reconstruction d'ici à février prochain. Sans police d'assurance, les écoles ont accès en effet à un fonds d'indemnisation assuré par Québec pour financer les travaux d'urgence, de même que la restauration et la rénovation.
«Le ministère de l'Éducation a autorisé les travaux», s'est réjouie hier la directrice générale de la CSDM, Micheline Pothier. Impossible pour l'heure d'évaluer la facture totale, mais la tâche est importante. La toiture, dans laquelle s'est déclaré l'incendie, est une perte totale. L'utilisation massive d'eau pour éteindre les flammes a aussi causé d'importants dommages dans l'édifice, comme nous avons pu le constater hier en visitant le rez-de-chaussée du bâtiment principal.
Les priorités
Les dirigeants de la CSDM ont expliqué hier les principes qui ont guidé la réorganisation: le maintien des élèves et de l'équipe-école sous un même toit, la possibilité de conserver un horaire réparti sur neuf journées en plus des mêmes groupes et la proximité du lieu d'accueil avec l'école d'origine. «La cohabitation des deux équipes est réaliste», a commenté le directeur de Georges-Vanier, Marc Prescott, qui ouvre sa porte aux sinistrés.
Le directeur de Père-Marquette, Louis Bienvenue, a passé le plus clair de son temps des Fêtes sur le chantier d'urgence de son école brûlée. «Nous avons tout vidé, c'était un véritable déménagement», a-t-il dit. Quatre mille boîtes, six camions-remorques et une dizaine d'autres camions ont été nécessaires pour sortir des lieux tout ce qui a pu être sauvé et l'expédier au nettoyage.
À Georges-Vanier, des roulottes préfabriquées seront installées pour reloger les casiers des 1200 nouveaux venus, une opération qui a constitué un «défi de taille». Leurs effets personnels ont été préservés des flammes et de l'eau, et ils pourront d'ailleurs les récupérer à l'école la semaine prochaine. Des soirées d'information sont aussi prévues pour les parents les 10 et 11 janvier, au cours desquelles le détail de l'organisation pédagogique sera dévoilé.
Des questions relatives au transport en commun, aux heures d'entrée et de sortie des élèves, aux activités orchestrées pour occuper les moments libres de même qu'au moment où les journées manquées seront reprises pourront être alors traitées.
Un père impatient et mécontent s'est présenté hier à la conférence de presse pour protester contre le peu d'informations qu'il avait reçu à ce jour. «La majorité des parents ont compris la nature d'une urgence», a riposté le directeur Louis Bienvenue. «On ne pouvait pas vous donner des renseignements que nous n'avions pas», a-t-il conclu, insistant sur le défi additionnel lié au moment du sinistre, en plein coeur des Fêtes.
Le service des incendies n'ayant pas encore terminé son travail d'enquête, nous n'avons pas su hier la cause exacte de l'incendie. Rappelons toutefois que l'origine criminelle avait été écartée d'emblée au lendemain du sinistre.
Notons enfin que si les élèves de Père-Marquette reprennent les classes uniquement le 15 janvier, ceux de Georges-Vanier conservent l'horaire habituel la semaine prochaine, et doivent être au poste mardi matin, tel que convenu.