En photo - Otages d'un conflit

Quelque deux cents étudiants en médecine ont manifesté hier au centre-ville de Montréal se disant otages du conflit entre Québec et les médecins spécialistes. Scandant «Négociez, négociez! On veut étudier!», ils ont rappelé que, si le conflit ne se règle pas avant les Fêtes, les futurs médecins risqueront d'entrer avec six mois de retard sur le marché du travail. L'impasse est rendue telle entre le gouvernement et la Fédération des médecins spécialistes que le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a décidé de s'adresser directement à ses 8000 membres. Vu l'échec de toute tentative de convaincre les représentants d'entamer un dialogue avec lui sur la rémunération, le ministre Couillard a choisi de contourner la difficulté en expédiant une longue lettre à chacun d'eux. Dans sa lettre de quatre pages, expédiée mardi aux médecins spécialistes et dont la Presse canadienne a obtenu copie hier, le ministre Couillard dit vouloir mettre fin au plus tôt «à cette situation pénible qui a déjà trop perduré». La missive décrit en long et en large les offres faites par le gouvernement aux médecins spécialistes, par l'intermédiaire de leur fédération, au chapitre de la rémunération, en faisant valoir à quel point, à ses yeux, elles apparaissent généreuses.
«Si on ne considère que la période 2006 à 2010, le revenu moyen des médecins spécialistes croîtra de 26,3 %. Cette augmentation des revenus moyens est nettement supérieure à l'augmentation du taux d'inflation, lequel fut de 2,1 % annuellement au cours des deux dernières années et est estimé à ce même pourcentage jusqu'en 2010», écrit le ministre à ses anciens collègues.