Hôpital Charles-LeMoyne - L'histoire d'une synergie
Déjà 15 ans de collaboration. Depuis son affiliation à l'Université de Sherbrooke en 1991, l'hôpital Charles-LeMoyne (HCLM) a gagné en expansion. Coup d'oeil sur l'histoire d'une synergie qui rapporte.
«Ce qui est clair, c'est que cette collaboration a été bénéfique sur le plan de la qualité des services, parce que lorsque vous avez à côtoyer de jeunes stagiaires, vous êtes obligés d'être à jour; on doit prendre en considération la littérature des jeunes. Cela nous pousse à maintenir à jour nos connaissances. On est confronté aux nouvelles tendances», résume le directeur général de l'hôpital Charles-LeMoyne, Yves Benoît, parlant de la relation entre son institution et la faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke.Évidemment, cela représente un atout pour l'HCLM. On estime qu'on y retrouve un peu moins de 1500 stagiaires provenant de 22 professions différentes, ce qui représente près de 300 personnes à temps complet. Cent médecins ont le statut de professeur.
En fait, les activités liées à l'enseignement n'ont fait qu'augmenter au cours des dernières années. En 1991-92, on dénombrait 154 stagiaires en médecine. Pour 2006-2007, le nombre grimpe à 845. L'évolution est également frappante lorsqu'on jette un coup d'oeil aux stagiaires en soins infirmiers. Il y en avait 307 en 1991-92; aujourd'hui, 592 stagiaires en soins infirmiers oeuvrent dans l'établissement.
Spécialités ajoutées
L'augmentation du nombre de stagiaires est en quelque sorte le reflet de l'évolution de l'enseignement en médecine à l'HCLM. En 1991, l'enseignement était orienté vers cinq secteurs: médecine de famille, médecine interne, neurologie, psychiatrie et santé communautaire. Au fil des ans, plus de 10 spécialités ont été ajoutées, dont la chirurgie générale et vasculaire, la radiologie et la microbiologie.
«Il y a eu des développements qui ont découlé de l'enseignement qui est offert ici», souligne M. Benoît. De nouveaux programmes ont été développés, mais également des infrastructures. «Tout dernièrement, on vient d'ouvrir une section de pédiatrie avec des cliniques externes», précise-t-il.
Et ce n'est qu'un début, promet la direction de l'établissement. L'implication dans l'enseignement devrait s'intensifier encore davantage d'ici 2010. On estime la hausse prévue des effectifs de professeurs en médecine à 73 % et en sciences infirmières, à 53%. En quelque sorte, il s'agit pour l'établissement de suivre l'arrivée massive des nouveaux étudiants dans ce secteur.
Le nombre croissant de stagiaires stimule l'ensemble des intervenants du secteur de la santé. «Il faut l'admettre, les jeunes nous font remettre en question nos pratiques. Ils confrontent leurs idées aux nôtres», confie Yves Benoît, qui y perçoit un atout positif indéniable.
Les activités issues de l'affiliation avec l'UdeS ouvrent la porte à des défis toujours plus grands. «En étant affilié, il y a plus de spécialités à l'intérieur de l'établissement, donc on a des cas plus lourds et complexes, ce qui nous permet de nous perfectionner et d'obtenir, c'est vrai, davantage de notoriété», souligne-t-il.
En fait, l'HCLM détient une triple mission: locale, régionale et universitaire. Ces trois éléments s'imbriquent les uns aux autres. Avec un budget annuel de 175 millions de dollars, 3000 employés, dont 1000 professionnels de la santé, oeuvrent à l'intérieur de l'établissement.
Plus de recherche
La recherche scientifique a, elle aussi, gagné en importance. Comme le souligne le directeur du Centre de recherche de l'hôpital Charles-LeMoyne, Jean Cusson, il y a de plus en plus d'activités de ce type. «C'est sûr, on n'a pas une centaine de chercheurs. Notre tradition n'a que 15 ans. Mais on a une dizaine de chercheurs, ce qui est tout de même quatre fois plus qu'il y a cinq ans. Il y a une croissance rapide», note-t-il.
Si la faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS bénéficie des retombées scientifiques, Jean Cusson souligne que l'HCLM, pour sa part, en retire une reconnaissance certaine. «Ça attire l'attention sur le leadership que l'établissement peut avoir dans le secteur», précise-t-il.
D'un côté plus pratique, la synergie entre l'HCLM et l'UdeS facilite la rétention de médecins dans l'établissement. «Quand vient le temps pour nous de recruter, on les connaît déjà. C'est plus facile», indique M. Benoît. Actuellement, près de 360 médecins oeuvrent à l'HCLM.
Outre les différents apports financiers, organisationnels et scientifiques, il y a une fierté.
M. Benoît le souligne à gros traits: «Cette collaboration suscite une fierté évidente. L'établissement est fier de faire partie de ceux qui travaillent à la relève provinciale. Dans le contexte actuel, c'est valorisant de travailler à réduire la pénurie de main-d'oeuvre.»
Collaborateur du Devoir