Programmes de formation - Un enseignement dynamique
Après 40 ans d'existence, la faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke innove toujours. Pour septembre 2007, deux nouveaux programmes importants sont prévus: ergothérapie et physiothérapie. Pour se conformer aux nouvelles normes qui seront bientôt exigées par les ordres professionnels, les programmes de quatre ans mèneront au diplôme de maîtrise, donc directement à la pratique.
Avec le vieillissement de la population, le besoin de physiothérapeutes et d'ergothérapeutes est de plus en plus grand et l'Université de Sherbrooke a décidé de s'adapter. «Nous voulons répondre aux besoins grandissants de la population, mais aussi améliorer la qualité des soins offerts en donnant une formation de quatre ans qui inclue le baccalauréat et la maîtrise. Ainsi, les étudiants auront tout de suite le droit de pratique lorsqu'ils décrocheront leur diplôme», explique la directrice du département de réadaptation de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke, Johanne Desrosiers.Le programme est en préparation depuis maintenant deux ans et demi. Des physiothérapeutes et des ergothérapeutes d'expérience provenant de différents milieux cliniques mettent la main à la pâte. «Nous avons mis à contribution les physiothérapeutes et des ergothérapeutes depuis le début pour arriver à bien refléter les milieux cliniques. Nous voulions que la création des programmes soit vraiment un projet collectif», soutient Mme Desrosiers.
Apprentissage par problèmes
Ce qui est particulier aux programmes de physiothérapie et d'ergothérapie de l'Université de Sherbrooke, c'est qu'ils sont construits selon l'approche pédagogique de l'apprentissage par problèmes. «Il n'y aura pas de cours magistraux. Les connaissances se développeront lorsque les étudiants ouvriront leurs livres, iront dans Internet, discuteront, etc., pour résoudre un problème posé. Ce sera très dynamique. Ce ne sera pas le professeur en avant de la classe qui leur dira quoi faire. De cette façon, les étudiants apprennent à apprendre et ça leur reste tout au long de leur pratique», affirme Mme Desrosiers, ergothérapeute de formation.
Chaque semaine, les étudiants travailleront sur leurs habiletés cliniques. «En petits groupes de huit, avec un tuteur, ils apprendront à évaluer un patient et à le traiter. Il y aura de vrais patients, mais aussi des patients simulés, des personnes sérieusement formées pour simuler un mal de dos précis, par exemple. Les étudiants apprendront aussi à entrer en contact avec les gens qui ont des incapacités et qui sont peut-être encore en deuil de leurs capacités. Ce n'est pas toujours évident et ça s'apprend», ajoute Mme Desrosiers en précisant que les étudiants en physiothérapie et en ergothérapie de l'Université de Sherbrooke devront compléter 1400 heures de stage lors de leur formation, ce qui correspond à 400 heures de plus que ce qui est recommandé.
Pour commencer, les programmes accueilleront 24 étudiants chacun et le nombre ira en augmentant au fil des ans. Ils seront accueillis dans des locaux et un laboratoire tout neufs construits dans une toute nouvelle aile.
Formation continue
Les programmes de formation continue se développent constamment au campus de la santé de Sherbrooke. «Avant, les programmes s'adressaient surtout aux médecins, mais dernièrement, il y a eu beaucoup de changements et ils visent maintenant aussi des gens du domaine des sciences de la santé», affirme la professeure titulaire et vice-doyenne aux sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke, Lise Talbot.
En 2008, un microprogramme de 2e cycle en éthique clinique devrait voir le jour. «La formation s'adressera à tous les professionnels de la santé qui interviennent au quotidien au chevet d'un patient. Il sera question entre autres de la question de l'acharnement thérapeutique en fin de vie, mais aussi en début de vie avec les bébés naissants», explique Mme Talbot.
Il se pourrait également qu'une maîtrise soit créée pour les infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne. «C'est un souhait du ministre de la Santé, mais nous sommes toujours en attente du financement pour développer le programme», conclut Mme Talbot.
Collaboratrice du Devoir