Le projet de supermarché-école retourne sur la planche à dessin

On efface tout et on recommence. À quelques mètres de la ligne d'arrivée, l'Université Laval a décidé hier d'arrêter net sa course vers la construction d'un supermarché-école sur son campus. Les propositions déposées à l'été par les trois principaux distributeurs alimentaires ont en effet été rejetées en bloc par l'institution qui, dès l'an prochain, souhaite tout reprendre depuis le début, et ce, sur des bases plus saines, a-t-elle indiqué.

Selon Claude Godbout, vice-recteur à l'administration et aux finances, le cadre actuel dans lequel Métro-Richelieu, Sobeys et Provigo ont récemment soumis des projets de construction d'épiceries-écoles s'est, à l'usage, révélé imprécis et pas assez rigoureux pour permettre de choisir un vainqueur. «Le comité d'évaluation n'a pas pu faire un choix concluant» en raison de carences dans les critères d'évaluation et dans les exigences de l'université, a-t-il expliqué hier lors d'une conférence de presse à Québec. «Nous avons donc décidé d'interrompre le présent appel de propositions et d'en lancer un deuxième.»

Depuis la fin d'août, l'Université Laval avait en main les projets des distributeurs pour la réalisation de ce projet de supermarché-école. Concept unique au Canada, ce commerce, en tout point similaire à ceux qu'on retrouve actuellement au Québec, vise à offrir un terrain de recherche aux étudiants pour y observer par exemple les consommateurs in situ. Intégrée dans un centre de formation et de recherche en alimentation, cette épicerie doit aussi s'accompagner de la création d'une chaire de recherche financée en partie par une partie des profits du commerce de distribution.

Reconnaissant, sans plus de précisions, que des «aspects juridiques et administratifs» de ce projet manquaient un peu de clarté, l'Université Laval propose donc de revoir son cahier des charges avant de renvoyer les distributeurs à leur planche à dessin. «Ce projet est particulier», a expliqué Jean-Paul Laforest, doyen de la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation (FSAA), qui pilote l'implantation de ce centre de recherche. «Nous n'avions pas vu toute sa complexité ni tous les facteurs à prendre en compte.»

Selon le nouvel échéancier proposé par l'institution d'enseignement, les nouvelles offres des grandes chaînes d'épiceries devraient être déposées fin mars 2007. Un comité d'évaluation sera par la suite invité à recommander le candidat idéal au conseil d'administration le 16 mai suivant.

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