L’iPad Air d’Apple: la tablette à battre (pour le moment)

Apple est surnommée la compagnie de l’iPhone pour une raison simple : ce téléphone incarne son succès commercial phénoménal des dix dernières années. Mais son iPad s’en tire aussi très bien du côté des tablettes. Sa plus récente version en témoigne : le nouvel iPad Air propulsé par la mécanique d’un MacBook devient la référence de ce marché… pour le moment.
Les experts derrière le service d’étalonnage indépendant Geekbench ont confirmé que le processeur de ce nouvel iPad Air était aussi puissant que celui de l’iPad Pro, quelques jours à peine après la conférence du 8 mars dernier durant laquelle le p.-d.g. d’Apple, Tim Cook, a présenté ce nouvel iPad — aux côtés d’un iPhone SE bon marché et d’un nouvel ordinateur de bureau hors de prix appelé Mac Studio. L’iPad Pro est la tablette la plus puissante du catalogue d’Apple. À 999 $, elle est de 250 $ plus chère que l’iPad Air (749 $).
Il faut toutefois mentionner des rumeurs selon lesquelles une tablette iPad Pro pourrait être mise en marché d’ici quelques mois et qu’elle serait dotée d’un processeur révisé pour être lui aussi plus rapide — possiblement appelé M2. La fiche technique à l’avenant de l’iPad Air pourrait donc ne se distinguer que pendant un court moment, en attendant cette nouvelle venue.
Cela agacera ceux qui recherchent sans cesse la machine la plus musclée. Pour tous les autres, l’iPad Air à puce M1 est sans conteste la tablette de référence chez Apple. C’est la même puce qui équipe le MacBook, et ça paraît : tout sur l’iPad Air s’exécute avec une grande fluidité. À condition d’y mettre le prix. Outre celui de l’appareil en tant que tel, les accessoires proposés par Apple pour le transformer en ordinateur personnel ou en ardoise numérique font rapidement grimper la facture.
Au moins, elle ne carbure pas à l’essence…
Cycle prolongé
Le marché des tablettes est plus éclaté qu’on le pense. Microsoft s’est dégagé un espace dans ce créneau avec sa gamme d’appareils Surface Go et Surface Pro. Google a bien tenté le coup avec ses tablettes au système Android, mais il s’est plus récemment rabattu sur les portables Chromebook, principalement pour cibler le marché scolaire. Samsung est devenu un peu par défaut le principal promoteur des tablettes Android, et sa gamme Galaxy Tab S8 est sa plus récente offre dans ce sens.
Vu les prix en vogue, aucun des produits de milieu de gamme comme l’iPad Air n’est une aubaine. Ce n’est pas un jouet. L’iPad de base à 429 $ est plus approprié pour une utilisation ludique ou même familiale légère. L’iPad Air s’adresse aux gens plus mobiles qui cherchent à voyager léger sans négliger l’éventuel besoin d’effectuer certaines tâches qualifiées de plus « productives ».
Un étui-clavier en fera un bloc-notes assez complet. Le port USB-C permet d’y transférer les vidéos et les photos prises avec une caméra numérique pour faire toutes sortes de retouches, voire pour carrément monter un clip vidéo plus substantiel. L’éditeur vidéo iMovie a été conçu exprès par Apple pour ce contexte.
Comme les consommateurs intéressés doivent amortir un prix d’achat qui se compare à celui d’un ordinateur portable entier, Apple a eu la bonne idée, il y a quelques années déjà, de scinder en deux le système d’exploitation de ses appareils mobiles pour s’assurer que les applications pour iPad soient mieux adaptées à leur format qu’à celui de l’iPhone.
La même chose ne vaut ni pour Windows ni pour Android, qui font respectivement mieux à l’écran d’un PC et d’un téléphone que sur une tablette.
Un meilleur agencement du matériel avec le logiciel promet d’étirer la vie utile de l’appareil. Au jeu de l’obsolescence programmée, l’iPad Air risque de vieillir beaucoup plus lentement qu’une tablette concurrente de même prix. À un détail près : son stockage de 64 gigaoctets de base est plutôt chiche. La version à 256 go semble plus appropriée.
Précieux accessoires
Le problème avec les tablettes est le même qu’avec les voitures neuves : les versions pourvues d’accessoires optionnels sont les plus attrayantes et sont aussi les plus coûteuses. L’iPad Air brille quand on le glisse dans l’étui-clavier Magic Keyboard d’Apple, qui reproduit la disposition d’un Mac, y compris le pavé tactile. Son prix : 400 $.
Un tel accessoire permet d’utiliser la caméra frontale plus confortablement pour les appels et les conférences vidéo. L’appareil parvient à cadrer automatiquement la binette de son utilisateur même quand il bouge, ce qui devient de plus en plus une norme parmi les appareils mobiles en général. Le micro capte bien la voix et parvient à réduire le bruit de fond, mais les haut-parleurs (stéréophoniques à l’horizontale) pourraient être un tantinet plus puissants.
Son autonomie aussi aurait pu être bonifiée. Elle est suffisante pour une journée d’utilisation, mais on en veut toujours plus…
L’Apple Pencil, lui, est attrayant malgré les 169 $ qu’il coûte. Il s’appose magnétiquement au côté de la tablette pour se charger et s’utilise facilement. Il existe même une application (Nebo) capable de transcrire en texte informatique les notes manuscrites gribouillées en québécois. C’est rare !
Naturellement, des accessoires plus abordables d’autres fabricants verront sans doute le jour prochainement. Des accessoires qui aideront la tablette d’Apple à brouiller encore un peu plus la ligne entre ce qui est et ce qui n’est pas un ordinateur personnel.
Un bon moyen, en fin de compte, d’effectuer ce virage numérique si vital à plein de gens sans avoir à se doter d’une flopée de gadgets différents. À ce jeu, l’iPad Air est présentement dur à battre.