Québec lance des projets pilotes pour élargir la consigne

Le gouvernement Legault lance sept projets pilotes afin de paver la voie à son grand projet d’élargissement de la consigne au Québec qui vise la quasi-totalité des contenants de boisson, y compris les bouteilles d’eau et de vin.
L’objectif est de déterminer le système le plus efficace. À terme, Québec estime que 4 milliards de contenants (de 100 ml à 2 l) seront récupérés annuellement.
Ces sept projets pilotes sont répartis dans six villes, soit Granby, Châteauguay, Trois-Rivières, Mont-Laurier, Terrebonne et Montréal.
Aux endroits visés, les citoyens peuvent retourner tous les types de contenants de boisson au même endroit : ils n’ont donc pas besoin d’apporter leurs bouteilles de vin à la SAQ et leurs bouteilles d’eau vides au supermarché.
Les projets ont été présentés mardi matin par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, et la présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC, Sonia Gagné, dans un supermarché Maxi du quartier Ahuntsic de Montréal.
On pouvait y voir des machines installées près de l’entrée du supermarché qui peuvent gober toutes sortes de bouteilles. Ces machines reconnaissent le contenant inséré grâce au code-barres de l’étiquette, et elles remettent à la fin un reçu papier échangeable contre de l’argent aux caisses du commerce. Vu les contraintes d’espaces, à d’autres endroits, les machines sont, par exemple, installées dans des conteneurs déposés dans des stationnements.
Dans le cadre des projets pilotes, seules les canettes d’aluminium et les bouteilles de boisson gazeuse de plastique et de verre ainsi que les bouteilles de bière sont remboursées — comme c’est d’ailleurs déjà le cas. Mais de nouveaux types de contenants s’ajoutent : les bouteilles de vin et de spiritueux, les bouteilles d’eau, et les contenants de jus ou de lait sont acceptés dans le cadre du projet pilote, mais ne sont pas remboursés pour l’instant. Cependant, ils le seront en 2022.
Les projets pilotes sont démarrés depuis peu et doivent durer six mois. La réforme définitive de la consigne doit entrer en vigueur d’ici la fin de 2022.
Le ministre Charette a précisé que tout ce qui est récupéré « devra être valorisé », c’est-à-dire que la matière sera utilisée pour fabriquer d’autres contenants de boisson ou d’autres objets.
De « tâche » à « opportunité »
Le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) se dit optimiste pour le déroulement des projets. « Nos membres se sont beaucoup impliqués dans les projets pilotes », affirme son directeur des relations gouvernementales, Jean-François Belleau.
M. Belleau avoue que le CCCD était « sous le choc » lorsque le gouvernement avait d’abord annoncé ses plans pour la consigne élargie au début de 2020. « À ce moment-là, ce qu’on avait constaté, c’était qu’on allait tripler ou quadrupler le nombre de contenants à gérer pour les détaillants », affirme-t-il.
Son organisation craignait alors des problèmes de salubrité et un manque d’espace chez les détaillants. « On a essayé de trouver le meilleur compromis et le système le plus optimal possible, souligne-t-il. Il reste du travail à faire, mais ce qui apparaissait au départ comme une lourde tâche représente maintenant une opportunité pour une gestion plus facile des contenants. »
Avec Le Devoir