Pressions sur la consigne

Beaucoup d’épiciers et de dépanneurs refusent de reprendre dans leurs magasins les bouteilles et canettes consignées.
Photo: Valérian Mazataud Archives Le Devoir Beaucoup d’épiciers et de dépanneurs refusent de reprendre dans leurs magasins les bouteilles et canettes consignées.

Des négociations sont en cours pour tenter de relancer le système de la consigne et de recyclage des contenants à usages multiples alors qu’une pénurie de bouteilles brunes pèse sur la production de bière au Québec.

 

Le ministère de l’Environnement dirige les pourparlers qui se poursuivent encore ce vendredi entre les représentants des secteurs concernés, dont les grands brasseurs et les associations de commerçants qui défendent des positions diamétralement opposées. 

 

« Ça négocie fort, ça a négocié toute la nuit et ça continue ce matin, dit une source près du dossier. Le ministre de l’Environnement lui-même mène les négociations. Toutes les parties sont autour de la table, détaillants, brasseurs et le ministère de l’Économie aussi. Il faut trouver une solution. Les brasseurs manquent cruellement de bouteilles. S’il n’y a plus de bouteilles, il n’y a plus de production de bière. Il y a des emplois en jeu et des dommages collatéraux à prévoir. » 

 

Beaucoup d’épiciers et de dépanneurs refusent de reprendre dans leurs magasins les bouteilles et canettes consignées. Ils prétendent que ces produits souillés mettent en danger leurs employés en ces temps de pandémie où les commerçants redoublent d’efforts sanitaires. 

 

Les brasseries (petites et grandes d’ailleurs), avertissent que cette cassure vieille de près de deux mois dans le recyclage des contenants augmente les coûts de production, nuit à l’environnement et met en péril la distribution de bière pour certaines entreprises brassicoles.. 

 

« Les brasseurs, les détaillants et le gouvernement, qui sont actuellement en négociation à ce sujet, doivent développer des solutions afin d'éviter qu'on se retrouve devant une pénurie complète de bouteilles brunes », explique David Bergeron-Cyr, président de la FC-CSN, dans un communiqué émis ce vendredi matin 

 

L’arrêt du recyclage au Québec prive les usines de fabrication de bouteilles d’une matière première qu’il faut maintenant remplacer par l’achat de verre neuf ou usagé. 

 

La plus grande usine montréalaise, filiale de l’entreprise américaine Owen-Illinois, se fournit depuis quelques jours en vieux verre dans les États limitrophes, comme le Vermont et New York. Des millions de nouvelles bouteilles ambrées viennent aussi remplacer les contenants normalement recyclés jusqu’à quinze ou parfois même vingt fois pendant leur vie utile étalée sur des années.  

 

D’autres détails suivront

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