La ville de Québec inaugure son Grand Marché

Les concepteurs du Grand Marché de Québec se sont inspirés des marchés les plus intéressants au monde.
Photo: Le Grand Marché de Québec Les concepteurs du Grand Marché de Québec se sont inspirés des marchés les plus intéressants au monde.

Un pôle d’innovation et une vitrine sur les tendances en alimentation. Un lieu architectural unique où se côtoieront citoyens et agrotouristes, jardiniers urbains et producteurs locaux, mariant produits du terroir, arts de la table et consommation responsable. Le Grand Marché de Québec, qui ouvre ses portes ce week-end, nourrit des ambitions beaucoup plus vastes que celle d’être un simple marché public.

« Pour trouver de l’inspiration, les concepteurs du Grand Marché de Québec sont allés visiter des marchés les plus intéressants au monde, à Seattle, à Copenhague, en Espagne. Cela a donné lieu à un projet architectural très intégré, tant sur le plan de la récupération d’eau que de l’inclusion du site dans l’environnement », exprime Florence Brouillard, porte-parole pour le Grand Marché de Québec.

Le Grand Marché du Québec est niché en plein coeur du site d’ExpoCité, à deux pas du Centre Vidéotron, donc à l’écart du centre urbain de Québec. Certes, une piste cyclable et une navette (gratuite) permettront aux cyclistes et aux piétons de le fréquenter, mais le grand stationnement qui borde les lieux indique que la belle part a été réservée aux foodies en voiture.

Fruit de la collaboration des firmes d’architecture Bisson associés et Atelier Pierre Thibault, ce projet de 24,8 millions a été pensé pour allier patrimoine et modernité, et aménagé dans l’optique de favoriser une porosité entre l’intérieur et l’extérieur. « Le bâtiment dans lequel le marché est bâti [l’ancien pavillon du commerce] existe depuis plus d’un siècle. Les architectes ont décidé de conserver la structure du bâtiment. On y trouve aussi de grands puits de lumière, d’immenses fenêtres et de grandes portes vitrées. »

Avec son école d’été de la Tablée des chefs, sa culture de plantes et herbes destinées aux restaurateurs sur place et même son élevage de truites arc-en-ciel, le Grand Marché de Québec se veut aussi une sorte de centre de recherche, reconnaît la porte-parole Florence Brouillard. « Les cinq vitrines technologiques qu’on retrouve dans le marché sont le fruit d’une collaboration entre le Grand Marché et l’Université Laval. Les urbainculteurs, de leur côté, seront là pour réaliser un travail de conscientisation sur l’agriculture urbaine. »

Sécurité alimentaire

 

Les organismes qui oeuvrent pour le soutien de la sécurité alimentaire dans certains quartiers défavorisés de la Vieille Capitale partagent un certain scepticisme quant au caractère inclusif du Grand Marché. Les frais d’aménagement de kiosque sont autour de 60 000 $ pour les producteurs. Les camps culinaires pour les enfants coûteront quant à eux 431 $ pour cinq jours.

« Les prix des camps culinaires sont assez élevés. Et [avec le prix des kiosques], on peut aussi présumer que le prix des fruits et légumes ne sera pas abordable », partage Linda Laquerre, chef de projet de l’organisme Le Pignon Bleu, qui espère que le Grand Marché offrira des activités de cuisine communautaire et sera accessible, du moins dans une certaine mesure, à « monsieur et à madame Tout-le-Monde. »

« C’est vrai que dans l’ancien marché du Vieux-Port, la variété n’y était pas vraiment, contrairement au marché Jean-Talon, on ne trouvait pas de rapinis. Ce sera un lieu intéressant où amener les enfants pour une visite, les informer », ajoute Linda Laquerre.

Ateliers d’apprentissage sur le compostage, l’alimentation locale, le mouvement zéro déchet, l’aquaponie, les aliments conçus à base d’insectes, les emballages intelligents font aussi partie de la vocation du marché.

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