L’application mobile censée concurrencer Uber est encore peu utilisée à Québec

L'application Taxi Coop
Photo: Archives Le Devoir L'application Taxi Coop

L’application mobile développée par Taxi Coop à Québec, qui est souvent citée en exemple dans la bataille de l’industrie contre UberX, ne touche pour l’instant que 3 % des courses commandées par les clients, mais elle continue de progresser.

En juillet dernier, l’application a été utilisée 3740 fois. C’est presque deux fois plus qu’en mai. Toutefois, c’est au maximum 3 % de l’ensemble des appels reçus par la compagnie (1,3 million par an). Un total de 12 698 personnes l’a téléchargée depuis janvier.

Bien qu’elle demeure marginale, le patron de Taxi Coop, Abdallah Homsy, dit en avoir pour son argent. « C’est au-delà de nos espérances », dit-il. Cette application n’est pas pour tout le monde, selon lui. « C’est vrai que les jeunes, ils veulent de la technologie. Mais ça ne veut pas dire que ça va remplacer le téléphone pour tout le monde. »

Testé pour la première fois en 2013, l’outil permet de commander un taxi sur son téléphone intelligent. Après avoir localisé le client, l’application lui assigne un taxi dont on peut suivre le déplacement en temps réel sur l’écran.

Encore cette semaine, le ministre des Transports, Robert Poëti, a cité l’application en exemple comme stratégie pour contrer UberX. « Ce que les jeunes aiment [chez UberX], c’est la technologie qui vous permet de ne pas sortir de l’argent de votre poche et de savoir où est rendu votre taxi sur une application, et ça, ça se fait à Québec », a-t-il déclaré mardi en entrevue à Radio-Canada.

Contre Uber

 

Le patron de Taxi Coop est d’ailleurs convaincu que la présence de cette application explique en partie la faible popularité d’UberX dans la capitale. « UberX est marginal, à Québec. Pourquoi ? Parce que nous, on était prêts, avec l’application, à répondre à tous les besoins. Puis on a un nombre suffisant de véhicules. Si on n’était pas présents, Uber serait beaucoup, beaucoup plus fort. »

Jusqu’à présent, Taxi Coop a investi 200 000 $ dans cet outil, et ce n’est pas fini. L’entreprise a l’intention d’investir davantage dans la publicité, le « point faible de l’industrie du taxi », selon M. Homsy.

Le service est désormais offert à Lévis et à Chicoutimi en plus de Québec. Les compagnies de taxis d’autres villes se sont également montrées intéressées. « On a beaucoup de pourparlers avec l’extérieur », précise M. Homsy en parlant de Montréal, mais aussi de Saint-Georges-de-Beauce et Rimouski.

D’ici trois mois, Taxi Coop prévoit en outre d’offrir le service de paiement par carte de crédit sur le téléphone. Mais, à nouveau, M. Homsy ne prévoit pas de rejoindre le grand public avec cet outil. Une étude récente menée auprès de ses clients révèle que ceux qui utilisent leur carte de débit sont trois fois plus nombreux que ceux qui préfèrent la carte de crédit, observe-t-il.

« Le cellulaire ne peut pas tout remplacer », ajoute-t-il en soulignant que beaucoup de gens hèlent leur taxi sur la rue et que plusieurs courses sont destinées au transport adapté.

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