L’Université Laval renforce ses mesures de sécurité

Les événements survenus dans la nuit de vendredi à samedi dans les résidences de l’Université Laval se sont précisés, lundi : le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a reçu un total de dix plaintes, dont quatre concernent des gestes à connotation sexuelle.
Sur les portes du pavillon Alphonse-Marie-Parent, où les agressions auraient eu lieu, une affiche a été installée. « Vous êtes importantes, sans aucun doute, vous êtes intouchables, vous êtes magnifiques, on vous doit l’estime. […] Vous êtes fortes, et ce, personne ne peut y porter atteinte », peut-on y lire.
La porte-parole de l’université, Andrée-Anne Stewart, a répété en matinée que les mesures de sécurité ont été renforcées sur le campus et que des agents de sécurité sont désormais présents à l’intérieur des résidences en tout temps. « Nous sommes de tout coeur avec les victimes », a-t-elle déclaré. « Nous condamnons sans réserve les crimes rapportés et travaillons sans relâche depuis les premiers instants avec les autorités policières afin de faire progresser l’enquête sur ces actes criminels », a aussi fait savoir le vice-recteur de l’Université Laval, Éric Bauce, dans un communiqué.
Gestes aléatoires
L’affaire a commencé par une seule plainte, déposée tôt samedi matin. Puis, la médiatisation des événements a poussé de nouvelles victimes présumées à se manifester. Selon l’agent aux communications du SPVQ, David Poitras, il semble que le ou les suspects qui ont sévi en pleine nuit ont agi de manière aléatoire. La majorité des plaintes ont été formulées par des femmes, a-t-il souligné.
Les gestes qui se seraient produits vont, dans certains cas, jusqu’à l’attouchement et l’agression sexuelle. Personne n’a encore été appréhendé.
Interpellé sur la question, le premier ministre Philippe Couillard a déclaré que la responsabilité d’assurer la sécurité des étudiants relève des recteurs d’université. « C’est terrible que les étudiantes ne se sentent pas en sécurité à leur résidence. Ce n’est pas acceptable dans une société comme la nôtre », a-t-il affirmé. Comme sa consoeur Hélène David, il a affirmé que le gouvernement sera à l’écoute si des pistes de solutions sont proposées, notamment par les associations étudiantes ou les recteurs d’université.
La ministre de l’Éducation a par ailleurs affirmé avoir mandaté les responsables de la campagne de sensibilisation au harcèlement sexuel « Sans oui, c’est non » afin qu’ils consultent les associations étudiantes et formulent des recommandations.
« Il y aura une politique-cadre de prévention du harcèlement […] pour toutes les universités », a-t-elle aussi assuré.
L’université a publié un communiqué dans lequel elle « condamne vigoureusement la tenue récente d’un événement encourageant certains gestes [choquants] ».
Elle appelle l’ensemble de la communauté universitaire à changer les comportements et la culture. « Cet incident nous rappelle que la violence sexuelle constitue un problème social et, bien que l’Université soit déterminée à prendre les mesures nécessaires, l’administration ne peut agir seule », a-t-elle écrit.