Un «recul» pour la nation autochtone
Les chefs national et québécois de l'Assemblée des Premières Nations ont accueilli avec une grande déception le jugement de la Cour suprême sur les droits de coupe des autochtones en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Mais tous deux sont déterminés à poursuivre la lutte.
Le chef québécois, Ghislain Picard, voit le jugement comme un «recul». Mais il soutient que les tribunaux sauront évaluer la valeur de chaque revendication au cas par cas.«Cette décision de la Cour suprême est décevante pour les Premières Nations, a déclaré pour sa part le chef national, Phil Fontaine, mais elle n'est pas le dernier mot en ce qui concerne les droits ancestraux, issus de traités, ou le titre autochtone au Canada et même dans les provinces atlantiques. Elle ne s'applique qu'à l'échelle locale et n'établit pas de précédent à l'échelle nationale. Les Premières Nations sont toujours libres d'affirmer leur titre dans des causes ultérieures. La lutte pour rebâtir et revitaliser les économies des Premières Nations se poursuit sur plusieurs fronts. Nous allons continuer d'affirmer notre droit moral, politique et juridique de rebâtir nos économies.»
Il regrette que la question des droits autochtones de profiter des ressources forestières, nonobstant leur titre, n'ait pas été abordée, ni même soulevée dans ces causes, et qu'elle demeure de ce fait non résolue. «Nous regrettons que la cour ait dans ce cas privilégié une approche restrictive en ce qui concerne le droit issu d'un traité plutôt que l'approche plus juste et plus libérale préconisée par le passé et exposée par ailleurs dans son jugement.»
M. Fontaine souhaite qu'un examen plus approfondi des réalités historiques soit mené dans des procédures ultérieures et conduise à une compréhension plus respectueuse de l'importance que les forêts ont toujours représentée pour la vie sociale, économique et spirituelle des Premières Nations du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.
Avec la Presse canadienne