Protocole de Kyoto: l'équipe fédérale est décimée par les démissions

Ottawa — Une équipe de hauts fonctionnaires responsables d'un volet clé du programme de mise en place du protocole de Kyoto au Canada a été décimée par les démissions.

Près de la moitié des membres de l'équipe appelée à se consacrer au système national d'échange de droits d'émission ont remis leur démission, plutôt que de passer du ministère fédéral des Ressources naturelles à celui de l'Environnement, ont indiqué des responsables de ces deux ministères.

L'équipe décimée est chargée d'obtenir la réduction des émissions de quelque 700 entreprises des secteurs des mines et de la fabrication, de l'industrie pétrolière et gazière, ainsi que des centrales thermiques, qui produisent près de la moitié des émissions canadiennes de gaz à effet de serre.

«Les personnes clés avec lesquelles nous traitions sont presque toutes parties, a affirmé John Bennett, du Sierra Club du Canada. Elles détenaient l'expertise, connaissaient les chiffres et avaient négocié avec l'industrie pendant une ou deux années. Il est nécessaire de les remplacer.»

Le ministère de l'Environnement ne dispose pas du personnel requis pour assurer la mise en place du protocole de Kyoto, «et il ne s'agit pas seulement des échanges de droits d'émission, mais de l'ensemble [du programme]», a-t-il ajouté.

Howard Brown, sous-ministre adjoint aux Ressources naturelles, qui a constitué l'équipe fédérale au cours des deux dernières années, est l'un de ceux qui n'est pas passé au ministère de l'Environnement.

Les environnementalistes appréciaient l'enthousiasme de M. Brown en ce qui a trait à Kyoto, a indiqué M. Bennett. «Nous étions confiants qu'il arriverait avec les réductions des émissions de gaz à effet de serre promises, et il nous tenait au courant. J'ai été étonné qu'il n'ait pas été invité par le ministère de l'Environnement», a-t-il dit.

Il est cependant possible, a ajouté M. Bennett, que M. Brown ait reçu une invitation, mais qu'il l'ait refusée parce qu'il se serait retrouvé à un poste moins important.

Il a été impossible de rejoindre M. Brown afin de connaître sa version des faits.

Parmi ceux qui ont quitté l'équipe fédérale se trouvent deux hauts responsables, qui avaient chacun le titre de directeur général, de même que «quatre ou cinq» spécialistes, a affirmé Mike Beale, directeur général au ministère de l'Environnement, aujourd'hui responsable de l'équipe, qui était au départ constituée de «15 à 20» personnes, a-t-il précisé.

M. Beale a expliqué les démissions par des raisons personnelles et nié qu'elles portaient un dur coup au programme de mise en place du protocole de Kyoto.

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