Monterrey — L'ouragan Emily a traversé hier le golfe du Mexique et, au contact de ses eaux chaudes, a regagné un peu de sa puissance perdue. Il doit toucher terre ce matin non loin de la frontière américano-mexicaine.

Emily était dans la matinée d'hier classé comme ouragan de catégorie 1, avec des vents de 150 km/h, mais, en balayant le golfe du Mexique, il est repassé dans la catégorie 2 avec des vents à plus de 165 km/h.

«On s'attend à un renforcement de ses vents durant les 24 heures à venir et Emily pourrait devenir un gros ouragan de catégorie 3 avant de toucher les terres», indique le Centre national américain d'étude des ouragans.

Emily devrait atteindre les terres au sud de la frontière. Des équipes de secours de l'État mexicain de Tamaulipas, près de la frontière texane, ont d'ores et déjà entrepris d'évacuer les populations des régions côtières.

Hier à 19h00 GMT, Emily se trouvait à environ 300 km au sud-est de Brownsville, au Texas, et progressait en direction de l'ouest-nord-ouest à la vitesse d'environ 24 km/h, avec des vents soufflant jusqu'à 165 km/h.

Emily a tué cinq personnes en Jamaïque, alors qu'il était encore un ouragan de catégorie 4. Au Mexique, plusieurs personnes ont péri dans divers incidents provoqués indirectement par le cyclone.

Exportations de pétrole suspendues

L'ouragan a dévasté la péninsule mexicaine du Yucatán aux premières heures de lundi, poussant des dizaines de milliers de touristes et d'habitants à se cloîtrer dans des abris dans des stations balnéaires comme Cancún, Cozumel et Playa del Carmen. Il a endommagé hôtels et habitations de la Riviéra Maya et entraîné l'arrêt des exportations de pétrole, sans toutefois provoquer les dégâts redoutés.

La production des plateformes pétrolières du golfe du Mexique, qui représente 2,95 millions de baril de brut par jour, a été en grande partie suspendue et toutes les exportations ont été gelées jusqu'au milieu de la semaine.

Le Mexique est l'un des principaux fournisseurs de brut des États-Unis et les cours ont connu une forte hausse lors des premiers échanges sur les marchés asiatiques, avant de revenir à la normale en raison du ralentissement de la demande.

Après avoir frappé le Yucatán, Emily avait perdu une bonne part de sa puissance et le Centre national des ouragans de Miami l'avait rétrogradé de la catégorie 4 à la catégorie 1 sur une échelle de 5.