Discovery s'envolera dans une semaine au plus tôt
Cap Canaveral, États-Unis — La NASA tentera de nouveau de lancer la navette Discovery au plus tôt à la fin de la semaine prochaine, espérant pouvoir régler rapidement le problème technique responsable de l'annulation du vol mercredi pour éviter un report du lancement à septembre.
«La prochaine tentative de lancement sera au plus tôt à la fin de la semaine prochaine», a dit hier devant un groupe de journalistes un porte-parole de l'agence spatiale américaine, Allan Beutel, précisant qu'«une date devrait être précisée» plus tard dans la journée lors d'une conférence de presse des responsables du programme de la navette.«Il est clair que nous continuons à prévoir un lancement dans la fenêtre actuelle», a-t-il aussi insisté. Si la NASA n'était pas en mesure de lancer avant la fin de cette fenêtre de tir, soit avant le 31 juillet, elle devrait alors attendre le 9 septembre, premier jour de la prochaine ouverture devant se clore le 24 du même mois, ce que l'agence veut éviter.
Les ingénieurs «continuent à rechercher l'origine de l'anomalie technique sur la navette à son pas de tir», a ajouté ce porte-parole. Ce problème découvert lors d'un test de routine a conduit le directeur de vol à annuler le lancement de Discovery deux heures et demie avant le décollage.
«La NASA n'envisage pas pour le moment de ramener Discovery à son hangar [VAB]», a encore souligné Allard Beutel, ce qui signifierait probablement un report du lancement à septembre.
Une réunion de l'équipe de direction du programme se tenait depuis 15h30 locales pour faire un point de la situation et décider de la marche à suivre.
Hier matin, on avait évoqué du bout des lèvres la possibilité d'un lancement ce dimanche, mais cette date a été abandonnée après que les techniciens de la NASA eurent retiré le liquide cryogénique des piles à combustible alimentant la navette en électricité pendant ses 12 jours en orbite.
Ce report d'au moins une semaine pour une tentative de lancement paraît confirmer la difficulté et la gravité potentielle de ce problème.
Les tests effectués jusqu'à présent ont montré qu'il s'agissait «d'une anomalie intermittente... le pire des problèmes techniques à régler», avait souligné Wayne Hale, le directeur adjoint du programme de la navette.
«Nous voulons trouver la cause de cette anomalie et y remédier, c'est notre priorité», avait-il insisté en notant que la NASA était au début du processus pour en déterminer l'origine.
Les centaines d'ingénieurs mobilisés par la NASA étudient 200 causes possibles du mauvais fonctionnement d'un des quatre capteurs d'hydrogène liquide dans le réservoir externe.
Le bon fonctionnement des quatre capteurs — des jauges — est important. Ils entraînent la coupure automatique des trois moteurs de la navette à la fin de son ascension en orbite quand ils détectent un très bas niveau d'hydrogène liquide dans le réservoir, qui forme le comburant avec l'oxygène.
Si un mauvais fonctionnement d'une de ces jauges coupait ces moteurs trop tôt, cela forcerait l'équipage de la navette à faire un atterrissage d'urgence. Si, dans l'autre hypothèse, ils ne signalaient pas l'épuisement de l'hydrogène, les moteurs pourraient être très endommagés, compromettant la stabilité de l'orbiteur.
La NASA avait connu un problème similaire de capteur en avril avec le précédent réservoir externe installé sur Discovery sans jamais avoir pu en expliquer l'origine.