Le village de Clova échappe aux flammes pour l’instant

Cette image satellitaire GOES-16 GeoColor prise lundi montre l’ampleur des feux de forêt qui font rage au Québec.
CIRA NOAA via Associated Press Cette image satellitaire GOES-16 GeoColor prise lundi montre l’ampleur des feux de forêt qui font rage au Québec.

Menacé de toutes parts par les feux de forêt historiques, le village de Clova, en Mauricie, demeurait, mardi, intact dans sa majeure partie.

« Malheureusement, on va être obligés de laisser brûler Clova », avait prédit la veille le premier ministre François Legault. Le village tient finalement bon, entre autres grâce à la solidarité de ses habitants.

L’incendie a été contenu, a confirmé la SOPFEU en début d’après-midi. Sa progression est arrêtée, du moins « de façon temporaire ».

« Ce n’est plus un enjeu pour le village », affirme Meggie Richard, résidente de Clova, contactée sur place par Le Devoir.

Des tranchées coupe-feu et des arrosages ciblés freinent l’avancée du brasier. « On souhaite juste qu’il ne passe pas le coupe-feu, on a quand même de forts vents, dit-elle. Si ça saute la barrière de feu, ça va directement vers le lac des Neiges, où il y a une quarantaine de chalets. »

« À date, c’est tout correct. Mais ça change très vite. Les vents font toute la différence », note l’élu municipal Éric Chagnon.

Les vents atteignaient 40 km/h en début d’après-midi.


 

Quelques chalets ont par contre été brûlés dans les environs. Il est cependant impossible de se rendre sur place pour estimer les dommages.

« Sur le chemin Lépine, il y a des chalets détruits, mais on n’a pas accès, alors on ne peut pas mesurer les dégâts », détaille Daniel Lanthier, de la pourvoirie du lac Tessier, située non loin.

Solidarité

Les collègues de M. Lanthier ont travaillé « du matin jusqu’au soir » pour épauler les pompiers de la SOPFEU. Ils ont rempli de grands réservoirs d’eau et se sont démenés sur place pour éteindre les débuts d’incendies.

« On se promène et on surveille les bords de route. Mais on ne peut pas se rendre où il y a le gros feu. On n’a pas les accès. C’est la SOPFEU qui s’en charge », précise Dominic Vincent, résident de Clova.

Environ 15 résidents parmi les 35 qui y demeurent à l’année sont restés sur place.

D’autres habitants du secteur auraient bien aimé pouvoir se joindre à l’effort, mais les voies terrestres menant à Clova ont été bloquées par les autorités.

Joffré Prévost, qui possède un chalet à Clova, affirme avoir autour de lui quelques dizaines de confrères prêts à monter avec « de l’équipement » afin d’aider les résidents. « Sans jouer aux pompiers, on peut surveiller les feux, apporter des pompes, de l’essence, du soutien moral, de la nourriture. On veut aller les aider ! »

La SOPFEU ne permet pas au public de prêter main-forte sans formation adéquate. « Votre engagement envers notre mission est précieux. Cependant, nous tenons à vous informer que, pour des raisons pratiques et de sécurité au travail, nous ne pouvons malheureusement pas accepter les offres d’aide spontanées provenant du public », a écrit l’organisme sur ses réseaux sociaux.

Le premier ministre Legault a corrigé le tir mardi en fin d’avant-midi, expliquant n’avoir que relayé les informations de la SOPFEU la veille. « Ce qu’on me dit, pour l’instant, c’est que la plupart des maisons ne sont pas touchées. »

En milieu de journée, mardi, environ 150 incendies faisaient rage aux quatre coins du Québec.

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