Un ado autiste a disparu de Sherbrooke, et «on ne le cherche pas au bon endroit»

Le beau-père du jeune a appris lundi que Mamadou Bah était allé samedi à son ancien travail, à l’épicerie Metro André-Grasset, dans le quartier Ahuntsic, à Montréal.
Caméra de sécurité du marché Metro André-Grasset Le beau-père du jeune a appris lundi que Mamadou Bah était allé samedi à son ancien travail, à l’épicerie Metro André-Grasset, dans le quartier Ahuntsic, à Montréal.

Mise à jour

Le jeune Mamadou Bah, 17 ans, qui manquait à l'appel depuis jeudi soir dernier, a finalement été retrouvé sain et sauf par le SPVM. Bien qu'il habite Sherbrooke, il s'était rendu à Montréal, où il avait été vu par diverses personnes.
Mercredi matin, son beau-père, « grandement soulagé », a contacté Le Devoir pour lui faire part de la bonne nouvelle.

Un adolescent autiste de 17 ans, Mamadou Bah, a disparu de Sherbrooke il y a cinq jours, sans téléphone cellulaire ni argent. La police a lancé des avis de recherche à Sherbrooke, mais ils ont tardé à Montréal, où le jeune se trouverait, rapporte sa famille, qui se désolait que les yeux des Montréalais ne soient pas mis à contribution pour le retrouver au plus vite.

« On ne le cherche pas au bon endroit ! » s’est exclamé mardi matin Mouhamadou Ndoye, le beau-père du jeune, avant la diffusion en après-midi de l’avis de disparition du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Mamadou Bah, un jeune Noir, parle français. Il a les cheveux noirs courts. Mince, il mesure 1,90 mètre (6 pieds et 3 pouces) et pèse 68 kilos (150 livres). La journée de sa disparition, il portait un pantalon de jogging gris foncé de marque Calvin Klein, un t-shirt style africain noir à l’arrière et orné de motifs colorés à l’avant, ainsi que des espadrilles noires de marque Vans.

Photo: Photo fournie par la famille Mamadou Bah

Vu à Ahuntsic

La police de Sherbrooke a lancé un avis de recherche samedi. Elle a signalé que le jeune homme avait été aperçu à la gare d’autobus de Bromont, en Estrie, jeudi soir dernier et que le lendemain, il s’était présenté à son ancienne école secondaire, à Montréal, dans le quartier Ahuntsic-Cartierville, là où il a grandi.

Mais l’école Évangéline n’a alerté ni la police ni la famille, car ses responsables ne savaient pas qu’il était recherché, a dit M. Ndoye, mardi matin, en entrevue avec Le Devoir.

Le beau-père du jeune a appris lundi que Mamadou était aussi allé samedi à son ancien travail, à l’épicerie Metro André-Grasset, dans le quartier Ahuntsic. Lui-même s’y est rendu et a pu voir les images du jeune en train de mettre des canettes vides dans une machine en échange d’argent captées par des caméras, a-t-il raconté. Son beau-fils portait les mêmes vêtements que le jour de sa disparition. Il a reçu un diagnostic d’autisme, mais le beau-père croit que beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, car il s’exprime très bien.

Pas d’avis à Montréal

L’homme dit garder espoir, mais est très inquiet, vu le temps écoulé depuis la disparition de l’adolescent.

Mardi matin, il constatait que les médias montréalais n’avaient pas rapporté la disparition de son beau-fils. Des médias de Sherbrooke l’ont signalée dans leurs reportages diffusés dans cette région, mais il ne s’y trouve plus, souligne-t-il.

« C’est plus logique de mettre les efforts sur Montréal. Mais personne n’en parle à Montréal », disait-il mardi matin.

L’homme dit avoir contacté lui-même le SPVM pour obtenir la diffusion d’un avis de recherche, en vain. Il s’est aussi tourné vers la Société de transport de Montréal, car Mamadou a une fascination pour le métro, a-t-il rapporté. Mais échec là aussi : on lui a dit que c’est la police qui a le pouvoir de lancer des avis de recherche.

Contacté à ce sujet lundi, le SPVM a déclaré n’avoir reçu aucune demande de diffusion médiatique de la police de Sherbrooke. La force policière montréalaise a expliqué ne pas agir sans requête officielle, pour ne pas nuire aux efforts des enquêteurs.

Pourtant, la police de Sherbrooke a indiqué lundi au Devoir avoir bel et bien fait pareille requête. Une affirmation réitérée mardi matin : « On a fait la demande au SPVM, selon le chemin habituel », a déclaré le porte-parole de la police Martin Carrier. Le Service des relations médias a reçu la demande de diffusion, et les postes de quartier 50, 21 et 10 ont aussi obtenu l’avis de recherche, a-t-il ajouté.

Le SPVM a finalement transmis un avis de recherche aux médias mardi en début d’après-midi et fait des publications sur les réseaux sociaux, comme Facebook.

Selon une porte-parole du SPVM, la police de Sherbrooke avait transmis au cours de la fin de semaine dernière une description du jeune destinée aux patrouilleurs, mais pas de demande de diffusion médiatique. Celle-ci a été faite lundi après-midi, et le SPVM devait faire des vérifications auprès de ses collègues de l’Estrie avant de diffuser les informations. Des médias montréalais ont depuis rapporté que Mamadou Bah était recherché.

M. Ndoye s’est réjoui de voir les choses bouger.

Si vous disposez de toute information sur cette disparition, prière de contacter le Service de police de Sherbrooke au 1 819 821-5555.



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