L’industrie du plein air durement touchée par les feux de forêt

Les incendies qui font rage sont dramatiques pour plusieurs joueurs de l’industrie touristique québécoise. Alors que la période de pêche bat son plein, 350 pourvoiries, soit plus des deux tiers de celles de la province, sont touchées par l’interdiction d’accès en forêt.
Selon le président-directeur général de la Fédération des pourvoiries du Québec, une zone d’interdiction aussi vaste est du jamais vu.
« Elles sont toutes vides, alors que c’est la haute saison. C’est le début de la pêche au doré et à la truite, il y a la chasse à l’ours. Beaucoup de clientèle américaine était attendue », se désole Dominic Dugré.
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Les pertes financières sont déjà réelles et pourraient être désastreuses si la situation se prolonge sur plusieurs semaines ou mois.
« Il y a un paquet de feux de forêt hors de contrôle. Et c’est là qu’on est situé, en pleine forêt. Les pourvoiries sont à risque de voir leurs installations brûler ou, sinon, d’être des semaines sans activité », s’inquiète M. Dugré, qualifiant la situation de « très anxiogène ».
Les assurances des pourvoiries couvrent généralement les destructions de bâtiments, mais pas les pertes de revenus associées aux fermetures forcées, souligne-t-il. Selon M. Dugré, certains entrepreneurs se demandent pourquoi leurs chemins d’accès sont fermés alors qu’il n’y a aucun feu à des dizaines de kilomètres à la ronde. La majorité d’entre eux comprennent toutefois l’impératif de prévention qui se trouve derrière cette mesure.
Campings évacués
Du côté de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), 13 réserves, parcs et centres ont été évacués dans les derniers jours. Cela représente 1850 emplacements de camping. Pas question d’y accueillir qui que ce soit jusqu’à nouvel ordre. La SEPAQ recommande également d’éviter tous ses autres sites.
L’organisation a assoupli les modalités d’annulation ou de report des séjours afin que tous puissent se faire rembourser sans frais. « On y va au jour le jour. Tout le monde se croise les doigts pour que la pluie tombe », commente Simon Boivin, responsable des relations avec les médias pour la SEPAQ.
Les pourvoiries sont à risque de voir leurs installations brûler ou, sinon, d'être des semaines sans activité
Dans certaines régions touristiques très orientées vers le plein air, l’heure est à l’angoisse.
« On souhaite qu’il n’y ait pas d’entreprises qui ferment définitivement à la suite de ça », indique la directrice générale adjointe de Tourisme Mauricie, Lyne Rivard. Elle recommande aux vacanciers d’appeler avant de se déplacer pour savoir si l’endroit est ouvert et sécuritaire. Elle rappelle que d’autres types d’activités sont offerts en Mauricie, comme des expositions et des festivals à Shawinigan et à Trois-Rivières.
« On reçoit beaucoup d’appels téléphoniques de gens qui veulent savoir s’ils peuvent aller à la pêche ou se rendre à tel ou tel endroit. La réponse est souvent non », admet pour sa part la directrice générale de Tourisme Baie-James, Isabelle Milord. Elle somme tous les visiteurs de respecter les consignes, pour leur sécurité.