Les chantiers entravent la bonne tenue du Tour de l’Île à Montréal

Malgré le soleil et les cyclistes en grand nombre, quelques cahots ont ponctué la 38e édition du Tour de l’Île ce week-end, à Montréal. Des chantiers installés « à la dernière minute » ont entravé le bon déroulement de l’événement festif.
« Le Tour de l’Île se fait à Montréal. Des chantiers qui se font à la dernière minute, ça arrive. On est vraiment désolés ! »
Jean-François Rheault, p.-d.g. de Vélo Québec, qui organise le Tour de l’Île, s’excusait dimanche après-midi auprès des milliers de participants après que des bouchons de circulation eurent ponctué les parcours cyclables de 24 km et de 47 km. Certains participants ont raconté au Devoir avoir attendu de longues minutes, immobilisés en raison de la circulation à certains coins de rue.
17 000
C’est le nombre approximatif de cyclistes qui ont participé au Tour de l’Île, dimanche dans la journée. On en avait compté 19 000 vendredi soir pour le Tour la nuit.
Par exemple, au coin de l’avenue Christophe-Colomb et de la rue des Carrières, un chantier a posé ses pénates « à la dernière minute » en bordure de la voie, ce qui a réduit la largeur de la piste cyclable de 4 m à 2,7 m.
Ces anicroches n’ont pas fait baisser la participation à l’événement. Pas moins de 17 000 personnes ont participé au Tour de l’Île, dimanche dans la journée, tandis qu’on en avait compté 19 000 vendredi soir pour le Tour la nuit. Un millier de personnes se sont par ailleurs lancé le défi de faire le nouveau « Tour découverte », deux fois plus long que le Tour de l’Île, et qui déborde sur la Rive-Nord.

« C’est la première fois que le Tour de nuit dépassait le Tour de l’Île en nombre de participants. C’est un record », a dit avec enthousiasme M. Rheault en soulignant le côté « hyperfestif » de cette circulation nocturne.
Cette affluence record le réjouit, d’autant plus que cet événement « est plus difficile à organiser maintenant » à cause de « la multiplication des chantiers et des contraintes liées à la sécurité ».
Bien du chemin parcouru
Le nombre de participants au Tour de l’Île demeure loin des 40 000 cyclistes des années 1980 et 1990. La « culture du vélo » promue par l’événement a cependant parcouru bien du chemin depuis le début de l’événement, il y a 38 ans.
« À Montréal, les grands axes cyclables sont apparus au milieu des années 1980, sur les pistes Boyer et Rachel, pour relier les parcs entre eux », a rappelé Jean-François Rheault. « À la fin des années 2000, on a installé les bandes cyclables, les Bixi, la piste Maisonneuve. On est maintenant rendus à la troisième vague avec des infrastructures sécuritaires de grande qualité, où il est très très facile de circuler. »

La pandémie n’a pas non plus abîmé les rouages de cette fête du deux-roues. Un seul grand site de départ et d’arrivée a été mis sur pied, contrairement aux deux dernières années, où plusieurs portes d’entrée jalonnaient le parcours. « La nouveauté, c’est un peu le recours au format avec animation complète », a dit en plaisantant M. Rheault.
Le parcours 2023 a débuté au parc Maisonneuve, à l’angle du boulevard Rosemont. Les cyclistes ont ainsi parcouru les arrondissements de Rosemont–La Petite-Patrie, de Saint-Michel, de Montréal-Nord et de Saint-Léonard.
« Pour plusieurs, c’est la première fois qu’ils parcouraient des distances comme ça. Tout ça rend le vélo facile et accessible pour tout le monde », a conclu Jean-François Rheault.